Issue du message chrétien, parallèlement à la naissance et au développement du phénomène religieux proprement dit, une civilisation a prospéré, et, parce que le respect de l’Homme y a revêtu une importance cardinale, il n’est pas jusqu’aux plus farouches contempteurs de la religion qui n’en soient les lointains héritiers,
ne leur en déplaise !
Néanmoins, (sauf à paraphraser la métaphore stellaire du poète), de la lumière de Noël, que subsiste-t-il aujourd’hui, sinon la lueur résiduelle d’un astre éteint ? : « Ainsi le fait que la lumière qui nous vient des étoiles est partie depuis si longtemps qu’à l’heure actuelle, en réalité l’étoile là-bas comme un clou de porte – est morte. »
(Louis Aragon, « Traité du style »)
Dans un siècle vide se révèle encore, ici ou là, renvoyé par une pépite dans la pénombre froide, l’éclat perdu de la Nativité. Ainsi de la crèche de Noël confectionnée par Louis et par Marti, les dignes petits-fils de Margarida.
À l’instigation bienveillante de leur mère, ils ont su conjuguer le talent de l’artiste et l’expertise de l’ingénieur
– n’ayons pas peur des mots ! – pour la réalisation inspirée d’un petit chef-d’œuvre. Intégrant les particularités du terroir qui nous est familier, traduisant le cadre merveilleux de la Dent de Vaulion : le façonnement évocateur d’un relief de liège naturel où se niche, dans une anfractuosité idoine, la crèche traditionnelle.
François Mastrangelo