Alléché, tant quant à la forme que par le fond, par une annonce fort réussie (réalisée par un tout jeune média-mathicien prometteur), promouvant « une découverte d’une partie du patrimoine communal au fil de l’EAU, en vélo électrique » ou « musculaire », j’ai sauté d’abord sur une telle occasion, l’EAU étant carrément UNE DÉESSE émouvante pour moi, puis sur un E-bike, loué pour une poignée d’écus à l’Office du Tourisme voisin. Et suis parti, implorant le Ciel de retenir ses vannes suspendues, suivant une bonne quarantaine de jeunes de tout âge, joyeux et fier de maîtriser, plus ou moins bien, ma nouvelle monture silencieuse, tentant tant bien que « mâle » de garder contact avec la tête de la course, la dynamique organisatrice, Isabelle Piguet, caracolant tout devant ! Tout cela à travers de sinueux et déserts chemins de traverse nous amenant paradoxalement tout droit, et rajeuni.e.s à chaque coup de pédale, vers le culminant point de départ : le captage de la Source du Brassus, issu du ruisseau du même nom (ça coule de source !).
À deux pas, alors qu’une vingtaine de participant.e.s affamé.e.s fraternisent autour d’un traditionnel café croissant, une autre vingtaine de contribuables curieux.ses découvrent les entrailles de la discrète bien qu’immense Station de Filtration, éclairée par les explications limpides du jeune Chef de Service Loïc Rogenmoser, au débit fluide, concernant les trois étapes successives (sable/ozone/charbon actif) que traverse CE LIQUIDE VITAL MIRACULEUX provenant du Marchairuz, pour devenir enfin propre à notre indispensable consommation quotidienne.
De retour à nos montures, nous nous laissons glisser quelques centaines de mètres plus bas pour une nouvelle et tout autre découverte : LES ÂMES DU TEMPS, une étonnante et mystérieuse horloge hydraulique, imaginée par Fanny A. et réalisée, après neuf années de mise au point, avec l’aide et la complicité du Professeur HES Frédéric Lebet. Horloge hydraulique complexe, coiffée d’une pyramide de verre et étonnamment mue par un modeste filet d’EAU, issu du ruisseau voisin tombant sur une minuscule roue à aubes. Le Président du Village, Patrick Viquerat, nous ouvre l’accès souterrain : consentant.e.s, on passe… à la trappe pour découvrir, émerveillé.e.s, les secrets de ce génial mécanisme défiant le temps.
Comme quoi l’engrenage, que d’aucuns s’échinent à diaboliser comme il se « doigt », est une invention lumineuse, pouvant contribuer à la réalisation de belles choses, telles celle de nous remonter… la pendule !
À nouveau en selle, bref passage au Mammouth (en fait à sa réplique), qui poursuit sa silencieuse carrière vers l’ex-gare du Brassus, rappelant lui aussi, aux mortel.le.s que nous sommes, la brièveté de notre passage terrestre dans l’échelle du temps…
En quelques coups de pédales, nous voici arrivés au Complexe scolaire Vers chez-le-Maître : nouvelle découverte, celle d’un superbe jardin potager où prospèrent, l’été, des légumes… divers, circuit court agrémentant la cantine scolaire d’aliments sains de proximité, d’une qualité et d’une traçabilité inégalables.
Autre découverte virtuelle : le projet d’un futur Campus, avec trois salles de gymn… Collège de… « grande classe » ?
Cap sur la prochaine découverte : la Station d’Epuration (STEP) communale, où un premier groupe assoifé accorde la priorité à un apéro aussi bref que bienvenu, alors que l’autre, suivant sa tout aussi inextinguible soif de… connaissances, sur les traces du responsable précité Loïc Rogenmoser, s’engage dans le labyrinthe de ces installations, assez odoriférantes à l’entrée et pour cause, transitant de la grille-crible initiale retenant les gros déchets aux bassins circulaires successifs de décantation, en forme de cône inversé, avec un brasseur, capables de séparer, puis de récupérer les particules solides impures du liquide se déversant épuré dans la couronne périphérique extérieure.
Ces boues résiduelles fourniront alors l’énergie biogaz qui fera tourner une turbine générant à son tour de l’électricité (et une baisse de charges, donc une baisse…. d’impôts !), avant de finir à l’incinérateur.
Une dernière pédalée pour atteindre
le Rocheray, avec la découverte du tout nouvel emplacement équipé pour les jadis envahissants camping-cars et pour les caravanes.
Et cerise sur le gâteau de ces « découvertes au fil de l’EAU », au bord de ce lac que nous aimons tant, une agape chez Ria, où on « s’empoissonne » volontiers de sa mousse de féra, histoire de recharger… nos batteries, avant de déguster un repas simple et goûteux, le « gratin » étant non seulement sur, mais encore autour de la table! Et quelques vins nous rappelant que l’EAU étant un bien fort précieux, on se doit de… l’économiser !
En conclusion, et au nom des joyeux participant.e.s reconnaissant.e.s, je tiens à remercier profondément la Commune du Chenit et à féliciter Isabelle Piguet, pour cette lumineuse occasion offerte de découvrir des installations aussi indispensables que méconnues, de nous rendre ainsi attentif.ve.s au privilège dont nous jouissons chaque jour de disposer d’une bonne EAU, en nous proposant cette sortie conviviale, riche en découvertes variées, nous aidant dès lors, j’ose l’espérer, à nous acquitter plus facilement de nos taxes pour l’EAU et pour l’épuration respectives…
Signé : OldTimer, un brin rajeuni !