Les primes d’assurance maladie sont aujourd’hui l’un des points de dépense les plus importants des ménages avec les loyers. Pour une famille de quatre, cela représente environ 1’000 CHF par mois et cela sans avoir consulté aucun médecin, ni reçu aucun traitement. Si on ajoute la franchise et la quote-part, la santé pèse massivement sur le budget des ménages.
A l’introduction de la LAMal, il était prévu que les cantons prennent en charge une partie du coût des primes via des subsides, notamment pour les personnes aux revenus modestes.
Aujourd’hui, de nombreux cantons ont réduit les montants alloués pour ces subsides alors même que depuis l’entrée en vigueur de la LAMal, les primes ont augmenté de 158%. Sur une période identique les salaires n’ont augmenté que de 12% et les rentes n’ont quasiment pas bougé. Il en ressort une baisse conséquente du pouvoir d’achat, particulièrement pour la classe moyenne pour qui la santé devient un luxe.
Ce modèle n’est pas viable pour la population qui doit assumer une part bien trop importante de la facture sanitaire et qui renonce toujours plus à des prestations de soin. En 2023, 18,8% de la population a renoncé à des soins pour cause de coût. Ce n’est pas acceptable.
En plafonnant les primes à 10% du revenu au niveau fédéral, nous redonnons du pouvoir d’achat à la classe moyenne et nous donnons un message clair au Conseil fédéral et aux Chambres fédérales. Si les coûts de la santé augmentent continuellement, ce n’est pas à la population d’en assumer la facture via un modèle de prime forfaitaire injuste.
Le modèle proposé via l’initiative fait déjà ses preuves dans le Canton de Vaud. Grâce à ce modèle, des milliers de personnes bénéficient d’un plafonnement des primes, plafonnement bienvenu au moment de payer les factures à la fin du mois. Si l’initiative est acceptée, la population vaudoise sera quoi qu’il arrive gagnante. En effet, selon les projections du gouvernement vaudois, soit l’Etat de Vaud disposera de 200 millions CHF supplémentaires annuellement pour renforcer les prestations en faveur de la population, soit environ ⅔ des vaudoises et des vaudois verront leur facture mensuelle plafonnée. Cela dépendra de la manière dont les Chambres fédérales appliqueront l’initiative. Dans tous les cas, c’est la population qui sera gagnante.
Afin que l’accès aux soins ne soit pas un luxe pour une part toujours plus importante de la population, je vous encourage à voter oui à l’initiative d’allégement des primes.
Sébastien Cala
Député