Roger Golay vient de nous quitter après une longue maladie supportée avec courage. Celles et ceux qui ont eu le privilège de le côtoyer dans les cadres professionnel ou associatif garderont de lui un souvenir tout à la fois ému et reconnaissant. Roger était un humaniste profondément attaché à sa région natale, sa Vallée comme il aimait à le dire. Hockeyeur dans sa jeunesse, membre de la Chorale du Brassus dont il assuma longtemps la présidence, conseiller communal, Roger recherchait le bien commun dans ses avis et décisions. Je me suis parfois demandé s’il ne puisait pas cette force de caractère au contact de la nature, dans son chalet du Risoud qu’il aimait tant.
Roger fut un grand pédagogue. Il faisait preuve d’autorité bienveillante en édictant en début d’année scolaire quelques règles simples : le respect mutuel, le goût du travail, de l’effort et le sens de l’entraide. « Ce que l’on fait dans les classes de terminale, même si l’on va moins vite, on le fait bien » avait-il coutume de dire. Nulle agitation en classe, nul besoin de « charte » ou de « contrats » pour faire progresser ses élèves. Quelques consignes suffisaient avec, au besoin, une explication d’un problème de maths à son pupitre.
Jeune directeur, j’ai eu la chance de le connaître à titre de doyen. Avec lui, aucun besoin de cahier des charges car il connaissait parfaitement le contours de sa fonction. Disponible, véritable primus inter pares de ce que l’on appelait alors le Centre éducatif, il fut parmi les enseignants et les parents unanimement apprécié. Un père d’élève me dit un jour : mon gamin est chez Le Roge et je suis tranquille jusqu’à la fin de sa scolarité ! Tout avait été dit, le respect et la confiance accordée.
J’adresse à son épouse Michèle, à ses enfants et petits-enfants, mes sincères condoléances.
Jean-Yves Grognuz, ancien directeur des écoles de La Vallée