Au Qatar, l’équipe suisse de football -la Nati- a donc soufflé le chaud et le froid! Prendre une baffe de 6 à 1 contre le Portugal, ça risque de laisser des traces…
L’honneur et la fierté de l’équipe ont été passablement mis à mal après cette défaite abyssale du huitième de finale. Car c’est surtout la manière qui interroge… Vu de l’extérieur, ça paraît pourtant simple: la Nati a succombé au syndrome de la passoire! Nouvelle maladie virale en quelque sorte, d’origine inconnue jusqu’alors, et pour laquelle il n’y a bien sûr pas encore de vaccin. En tout cas je peux vous le dire, après le quatre à un, j’ai éteint le poste de télévision et suis allé me coucher: n’étant pas particulièrement voyeur, je ne voulais pas, chère équipe de Suisse, assister à votre agonie.
Eh oui, vous êtes passée au travers sans gloire, comme une sauce sans consistance et mal apprêtée. Sur le bord du terrain, votre sélectionneur-entraîneur semblait figé dans une attitude irréelle, presque dans un autre monde, dans les tribunes le président de la Fifa avait l’air de s’emm… Et pourtant le rêve était là, par vos propos d’abord, propos repris ensuite et amplifiés par la presse. Vous aviez dit vouloir «aller jusqu’au bout» et «vous battre sans réserve» pour enfin montrer au pays ce dont vous étiez capable. On allait voir… Les matchs du premier tour ont entretenu le suspense et même conforté l’espoir: perdre un à zéro contre le Brésil, vaincre le Cameroun et la Serbie, tout cela avec un jeu engagé, rapide et bien construit, cela laissait vraiment augurer d’une concrétisation de vos intentions. Et pourtant, vous avez passé à travers, presque comme de simples amateurs, vous les footballeurs professionnels souvent bourrés de talent et bien payés! Certes, tout un chacun peut avoir un jour «sans» mais, ce jour-là, ce fut «sans» à la puissance 11: beaucoup de courses pour rien, des duels pas ou mal engagés, des passes ratées, des sauts sans conviction, des placements incertains, des violences inutiles, trop d’espaces laissés libres, etc. Bref, une vraie passoire!
Quand on sait que le football est devenu, à tort ou à raison, une sorte de porte-étendard d’une nation, on devine le sentiment de frustration ressenti par de nombreux sportifs de notre pays suite à votre élimination pitoyable.
Du pain sur la planche, il y en a donc encore beaucoup. On espère pour vous des jours meilleurs!
Michel Hangartner
Vallorbe