En 1979, Daniel Brélaz réalise un exploit de poids : il devient le tout premier élu écologiste européen à siéger dans un parlement national. Et ce pour défendre avec une belle ténacité le respect qu’on doit à notre environnement vital, particulièrement menacé par la « scupidité » (maxi profit à court terme, après on avisera !) de quelques influents élus du peuple confondant intérêts particuliers et intérêt général à long terme. Lui, il paie de sa personne, n’hésitant pas, par exemple, à arpenter le bitume en salopettes pour rallier le maximum de citoyen.ne.s à l’ambitieux, mais hypothétique M2, projet farouchement combattu par quelques grincheux de la droite dure bien décidés à l’enterrer « coût que coût »… prématurément ! Grâce à son engagement conjugué à celui de Philippe Biéler, puis d’Olivier Français et de François Marthaler, le miracle se réalisera : le M2 (bébé d’Yvette Jaggi !) verra le jour en 2008, avec le succès qu’on lui connaît.
Parallèlement Municipal en vert (et contre tous) en 1990, il passe Maire de Lausanne en 2002 et le restera
14 ans et demi. Plusieurs adversaires politiques, apparemment jaloux des qualités rares cumulées par ce géant (intelligence/courage/intégrité), tenteront maintes fois de lui retendre les bretelles. Mais ce dernier, fort de sa bonhomie et d’un sens développé de l’auto-dérision, parviendra toujours à mettre les rieurs de son côté… s’en sortant à son avantage !
Cependant, si sa soudaine et spectaculaire métamorphose physique en surprend plus d’un.e, (le gagnant se met à perdre… kilo après kilo, se cachant alors derrière sa cravate féline), son appétit politique, par contre, tendrait plutôt à augmenter : il s’escrime à concilier ses doubles casquettes de Maire de Lausanne et de Conseiller national à Berne, au risque de perdre son humilité de jadis et le soutien de pourtant fidèles électeur/trice.s surpris aussi par quelque assoupissement habilement médiatisé (preuve qu’il a la conscience tranquille ?).
Ceci dit, à l’heure où Daniel Brélaz annonce son proche retrait de la politique active, après une vie principalement dédiée à la défense de l’intérêt général et de l’environnement en particulier, et au nom des générations futures, je tiens à remercier chaleureusement cette « locomotive solitaire » et lui tire un grand coup de chapeau en signe de profonde reconnaissance. Bonne suite à lui, à sa famille et à ses proches qui le retrouvent enfin…
Frank Paillard,
Les Charbonnières