Inconvenante ou amusante peut-être, la question n’est pourtant pas si incongrue car, on le sait bien maintenant, la vache Milka et ses consœurs ont aussi leur part de responsabilité dans le dérèglement climatique. Depuis quelques années, la science se penche sérieusement sur ce sujet: à force de ruminer durant des heures, de roter et péter à gogo, nos chères vaches envoient dans l’atmosphère des quantités non négligeables de dioxyde de carbone (CO2) et surtout de méthane, un gaz à effet de serre particulièrement réchauffant, plus puissant que le CO2, et donc très nocif pour le climat (une vache produit l’équivalent d’environ 300 litres de méthane chaque jour !). Et quand on considère le développement du cheptel bovin sur l’ensemble de la planète depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il faut bien admettre qu’il peut y avoir un problème de ce côté-là !
Alors, comment faire face pour diminuer cette importante production animale de méthane et de CO2 tout en conservant un vecteur d’apport économique très apprécié de nos sociétés (lait, produits laitiers, viande, peaux, cuirs, etc.)? L’esprit humain ne manque pas d’idées, de l’élucubration farfelue au concept scientifique plus réaliste mais pas facile à concrétiser. Depuis plusieurs années déjà, des expérimentations sont en cours et connaissent un certain succès (modification de l’alimentation, ajout de compléments alimentaires pour modifier la fermentation dans la première panse stomacale, récupération du méthane pour usage domestique, masque filtrant, etc.)
Parmi les chimères, on a songé, et on y songe encore, à obstruer les orifices naturels !!! Ainsi, dès 2022, et ce n’est pas une blague, une importante société agricole américaine va commercialiser des masques permettant de filtrer les rots des vaches, des analyses et expériences vétérinaires ayant démontré que le méthane provenait essentiellement des rots faisant suite à la rumination, les flatulences intestinales étant alors très limitées, de beaucoup surévaluées…
Et dire que certains illuminés imaginaient d’affubler aussi les fessiers bovins d’un clapet anal! A dormir debout, je vous dis… En tout cas, de ce côté-là, Milka, ton honneur est sauf: tu n’es pas la vulgaire et nuisible péteuse que montrait déjà du doigt une vindicte populaire à la gouaille facile et ravageuse.
Vaches d’ici et d’ailleurs, poursuivez votre existence paisible! Et toi, Milka, ne te gêne pas, vas-y!
Michel Hangartne