Dans un avenir plus ou moins proche, le peuple suisse aura à se prononcer sur l’initiative déposée par l’UDC pour limiter tant que faire se peut la population de notre pays. Depuis quelques années, chacun(e) peut observer que le sujet devient lancinant, il y a maintenant souvent encombrement et même saturation dans les transports publics, les transports aériens, les réseaux routiers, les places de stationnement, le marché du logement, etc., etc. Ces importants problèmes sont, dans notre pays, la résultante directe d’une forte immigration et du va-et-vient incessant d’un flux frontalier en constante progression. Les commentaires et questionnements alors de fuser : où va-t-on ? cela devient invivable ! ce n’est plus possible ! quand tout ça va-t-il s’arrêter ? quel bordel, tout va à vau-l’eau ! y en a qui s’en mettent plein les poches ! etc., etc. Eh oui, le constat est plutôt sombre, en tout cas révélateur de doutes légitimes et même assez inquiétants…
En gardant une certaine objectivité, force est d’admettre que tout cela est certainement plus complexe qu’il n’y paraît… Les milieux politiques, de droite comme de gauche, sont sans cesse confrontés à la recherche d’un équilibre qui devrait profiter à l’ensemble de la société. Pas vraiment facile ! Le plus souvent c’est trois pas en avant deux en arrière, parfois deux en avant trois en arrière… Il faudra pourtant bien une fois renoncer à toujours vouloir le beurre et l’argent du beurre !
À droite, on est généralement pour une immigration en symbiose avec l’essor permanent de l’économie, on freine sur les sujets écologiques et environnementaux, on fonce sur la quête du profit, tout doit être possible ! On construit à tout-va, on développe ! Qui n’avance pas recule, dit-on, alors tant pis pour les excès !!! Certes c’est un peu caricatural, mais c’est pourtant ce que l’on observe… À gauche, on est aussi pour une immigration assez largement consentie, mais pour une autre raison : là, c’est le respect des droits humains qui est au centre du débat. Les forces politiques, dans leur ensemble, ont donc souvent rechigné à parler clairement des conséquences liées à une forte augmentation de la population, on n’aime pas trop s’afficher pour ou contre de nouvelles infrastructures rendues pourtant indispensables (logements, voies de circulation et autres). La gauche essaie maintenant de les limiter, les jugeant le plus souvent, et à raison, au détriment de l’écologie et d’une qualité de vie alors que la droite, bon gré mal gré, les accepte du moment que l’argent circule…
Pas étonnant que cette pétaudière soit maintenant secouée ! À vouloir le beurre et l’argent du beurre, tel Icare, on s’est un peu brûlé les ailes…
Madame, Monsieur, prenez donc le temps d’une réflexion personnelle et, surtout, votez quand le sujet viendra sur la table, cela vaut vraiment la peine ! On en parle, on en a déjà parlé, on en reparlera…
Michel Hangartner
Vallorbe
P.S : L’initiative « Pas de Suisse à 10 millions… » a abouti en mai 2024 ; elle sera vraisemblablement soumise au vote populaire en 2026. On en parle déjà maintenant car il y a peu le Conseil fédéral a fait savoir, on pouvait s’y attendre, qu’il s’y opposait.