Une pierre tombe d’une falaise au mauvais moment, au mauvais endroit et fait voler en éclat toute une vie.
Ce vendredi 14 mars, à la Bibliothèque du Sentier, nous avons cheminé au fil des lectures dans ce combat qu’a mené Lucille entourée de sa famille et de ses amis et bien sûr du corps médical depuis son accident à aujourd’hui.
Accompagnée de sa maman, elles nous ont ainsi partagé des moments terriblement difficiles parsemés de quelques anecdotes humoristiques. Beaucoup d’émotions émanaient lors de ces lectures, car elles faisaient revivre à l’une et à l’autre des moments intenses de ce long combat contre la mort et pour la (re) naissance à la VIE.
On entrevoit que chacune a vécu ce drame d’une manière différente, que cette différence a été comblée par l’attention et l’amour de la famille et des proches et par la reconnaissance de Lucille envers eux qui leur dit : « sans vous, je ne sais pas où j’en serais aujourd’hui ».
Ses deux promesses
Après ses différentes hospitalisations à Grenoble, puis au CHUV à Lausanne, c’est à Lavigny où comme elle l’a écrit : « Je prends conscience de l’ampleur de mes séquelles qui jusqu’à présent n’étaient ni visibles, ni ressenties dans ce lit d’hôpital où je ne bougeais pas beaucoup.
Je réalise que je n’ai plus de sensibilité dans la moitié de mon corps à gauche, que mon sens de l’équilibre n’est presque plus là.
Je n’arrive pas à accepter que ce nouveau corps soit le mien.
Je suis mon programme intensif de rééducation. C’est dur et les progrès tellement petits.
C’est à ce moment-là que je me fais deux promesses :
Je vais me battre et tout faire pour récupérer un maximum.
Ne jamais lâcher pour ne pas avoir de regrets plus tard.
Et aussi pour que mes enfants aient une maman la plus normale possible. Attentive, disponible, présente et adroite.
J’aimerais aussi transformer ces mois en une expérience qui fait grandir, qui permet de se dépasser et ainsi de se rendre compte que l’on est bien plus fort que ce que nous pensons.
Je crois y avoir réussi en partie. Ce livre n’est pas parfait, il me ressemble. Il marque la fin de quelque chose et le début d’une autre ».
Le titre de ton livre chère Lucille : « DE LA PIERRE À LA LUMIÈRE » reflète bien ce parcours de reconstruction et comme tu l’as écrit toi-même : « qu’avec encore de la patience, de la douceur envers moi-même, en y croyant toujours et en continuant à travailler, je vais finir par y arriver ». Aujourd’hui, nous apprenons que tu consacres du temps à l’escalade… toi qui as reçu une pierre lors d’un pique-nique pendant que d’autres grimpaient, te voilà « accro » à l’escalade. Tu y découvres comme une nouvelle famille, un nouveau monde qui te ressemble plus et te prend comme tu es. Tu fais ainsi partie de l’équipe Suisse de para-escalade. Nous te félicitons et te souhaitons plein de satisfactions et te remercions ainsi que ta maman pour ces lectures et ces partages qui nous ont beaucoup touchés.
Notre plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de nous relever à chaque fois que nous tombons. De Confucius (Page 9 de ton livre)
Une participante parmi la quinzaine de personnes présentes, Corinne Rochat
PS : Merci aux membres de la Bibliothèque pour l’organisation et la belle collation.