† Hommage : Gérald Berney, Cowboy
19 janvier 2025, il est 9h00, mon téléphone sonne. C’est Stephan Guignard employé à la commune de L’Abbaye « Salut et bon anniversaire, malheureusement, je n’ai pas une bonne nouvelle pour toi, ton collègue Gérald est décédé hier soir ! » Quel choc !
Une fois ce tremblement de terre passé, place aux souvenirs. Et on peut dire qu’ils sont nombreux ! Sacré Cowboy ! Tu es entré dans la société le 1er mai 1992 alors que j’étais dans ma deuxième année d’apprentissage de mécanicien poids-lourd. Les temps étaient durs, la période très compliquée pour les AVJ avec peu, voire pas de travail, peu de moyens financiers, un parc véhicules vieillissant, et j’en passe.
1994, j’arrive à l’âge de faire mon permis de conduire et c’est avec toi que j’effectue mes premières heures de conduite dans le Marchairuz au volant d’un Saurer B290 et bien au milieu de la route ! Sacrée conduite à droite ! Mais te voilà à pleurer de rire à me voir en baver !
Je n’oublierai jamais le jour où tu m’as dit que le plus dur était de garder les yeux ouverts quand tu éternuais alors que tu roulais. Sacré farceur ! Le projectile a atterri en plein milieu du pare-brise dans mon champ de vision et là encore, tu riais !
Je n’oublierai pas non plus quand, faisant exprès, tu as « oublié » de me dire de faire attention au passage à niveau d’Apples… Et nous voilà tous les deux la tête collée au plafond. Mais là encore, tu riais !
Tu as fait du chantier, du transport scolaire, du déneigement, du multi-lift, de tout et bien plus encore, du moment que ça pouvait servir les intérêts de la société. AVJ n’est pas une simple entreprise, c’est NOTRE entreprise et nous nous sommes toujours battus pour elle comme si c’était la nôtre.
Tu as alors accepté tous ces travaux sans jamais te plaindre, toujours le sourire, jamais un mot plus haut que l’autre, ceci sans compter ton temps, malgré la météo et en maintenant ton indéfectible optimisme traduit par un « ça va aller !’ »
1996, me voilà contraint de quitter l’entreprise car plus de job alors que je travaillais dans le secteur de la voiture avec l’agence Ford.
Puis 2006 le retour ! Et là, tu avais trouvé ta place, le camion poubelles ! Tu avais alors ton MAN 3 essieux avec ta benne Ochsner KS4. Et voilà 2008 qui arrive et il faut mettre les déchets sur le train. Nouveau camion, pas simple, dangereux, stressant. Mais là encore, pas de souci, pas de réclamation, toujours le sourire. Et enfin arrive ton Scania, le dernier que tu useras m’as-tu dit, quelle merveille ce camion, c’est un régal !
La gestion des imprévus et les surcharges temporaires de travail n’ont jamais été un problème pour toi. Et toujours cette orientation clients qui t’a systématiquement poussé à faire le mieux possible, pour le bien de tous.
On peut dire que tu avais pratiquement le statut de chauffeur indépendant au sein des AVJ, TON camion, TES clients. Nous n’avons jamais eu à nous demander si tu étais à l’heure, si le job était fait ou quoi que ce soit. Tu faisais ton job de manière exemplaire et avec une discrétion propre à toi.
Quel plaisir et quel honneur d’avoir pu être ton collègue puis ton directeur. Tu as été un fantastique collègue et un merveilleux employé.
AVJ te doit beaucoup et nous ne t’oublierons pas !
Adieu l’ami et repose en paix.
Jean-Noël Bifrare, Directeur