Le titre est peu vendeur non ? Et pourtant, c’est ce que l’on nous propose avec la réforme de la LPP sur laquelle on votera le 22 septembre. En effet, si elle est acceptée, les cotisations obligatoires vont augmenter, tandis que le taux de conversion lui, passera de 6.8% à 6%. Cela signifie qu’auparavant, avec un capital à 100’000 CHF accumulé en cotisant à la partie obligatoire de la LPP, la rente annuelle était de 6’800 CHF. Avec la nouvelle réforme, la rente ne serait plus que de 6’000 CHF pour un capital de 100’000 CHF. Donc payer plus, pour toucher moins.
LPP : promesses non tenues !
La prévoyance professionnelle est à la base une jolie promesse : permettre de maintenir le niveau de vie à l’âge de la retraite. Malheureusement, dans la réalité, cet engagement est loin d’être tenu. Car les rentes perdent de la valeur : elles ne sont pas adaptées au renchérissement et le coût de la vie ne cesse d’augmenter. Tout comme les cotisations, d’ailleurs. Au cours des 15 dernières années, les rentes ont baissé de 3’600 CHF/an en moyenne par retraité·e, alors que les cotisations salariales ont de leur côté augmenté de 14%. Donc moins de salaire et moins de rente, pendant que les caisses de pension ne font qu’augmenter leurs réserves et leur marge de sécurité. Première promesse non-tenue.
Avant de voter pour l’augmentation de l’âge de la retraite avec AVS21, on nous assurait que lors de la réforme de la LPP, les rentes des femmes seraient améliorées. Mais ce qui est proposé en votation le 22 septembre ne résout rien, au contraire. En effet, la situation à la retraite est très inégale entre les hommes et les femmes et particulièrement dans le deuxième pilier car la rente est liée au travail salarié. Les mères qui baissent leur taux ou arrêtent de travailler pour s’occuper des enfants ne verront aucune amélioration avec cette réforme. En effet, le travail du « care » ne sera toujours pas pris en compte dans la LPP. Il y a également un risque de précarisation des métiers à bas revenus, souvent occupés par des femmes, car les employeurs proposeraient des contrats encore plus précaires pour ne pas avoir à cotiser à la LPP. Seconde promesse non-tenue.
En somme, ce qui nous est proposé le 22 septembre ne résoudra rien. Au contraire, si le projet venait à être accepté, il faudrait payer plus et recevoir moins. Tout cela alors que les compagnies d’assurance continuent de s’en mettre plein les poches sur notre dos. Si l’État bourgeois continue de baisser les prestations sociales à ce rythme, on peut légitimement douter de la survie de l’État social suisse sur le long terme.
Pour toutes ces raisons, il nous faut voter un grand NON à la réforme LPP le 22 septembre !
Paul Croisier,
Président du PS Vallée de Joux