Habitantes et habitants de la commune de L’Abbaye, ne vous laissez pas berner par les opposants à la fusion des 3 communes de la Vallée de Joux. La voie solitaire n’est pas une option viable en cette époque où il faudra planifier des projets et financer des investissements de plus en plus importants à l’échelle de l’ensemble de La Vallée et de ses villages.
La voie solitaire est un piège fiscal sournois qui fera de la commune de L’Abbaye, déjà la plus imposée de La Vallée, la plus taxée du canton de Vaud.
Allez-vous tomber dans ce traquenard qui vous laissera un goût plus qu’amer ?
Dans les colonnes de la Feuille d’Avis, le chef de file des opposants, un habitant de la commune de L’Abbaye, l’a qualifié d’« hérésie »…! Il a également promis des informations « claires et équilibrées » qui justifieraient un rejet de la convention de fusion… Mais comment parler d’arguments équilibrés quand même la forte baisse fiscale initiale de 76 à 66.5 points, dont profiteraient dans un premier temps les contribuables de la commune de L’Abbaye, ne trouve pas grâce à ses yeux.
Certes, les opposants ont raison de souligner qu’à terme, après la fusion, l’impôt communal augmentera avec les années pour équilibrer des budgets toujours croissants. Mais la différence est immense entre une augmentation pour tous les Combiers à partir d’un taux unitaire et solidaire initial de 66,5 points et une augmentation à partir de 76 points pour une commune de L’Abbaye qui aurait choisi la voie solitaire. Car les jours arriveront rapidement où les contribuables de L’Abbaye, des Bioux et du Pont seront amendés par une hausse de l’impôt communal de 6 à 8 points, si pas plus, qui grimperait à 82 à 84 points (85 à 87 points aux Bioux avec l’impôt villageois de 3 points). Il sera alors trop tard pour hurler aux loups… Je n’ose pas penser aux personnes qui se trouvent déjà dans une situation financière délicate quand ils seront assommés par ces augmentations fiscales inévitables.
La commune de L’Abbaye a tout juste la tête hors de l’eau avec un compte annuel 2023 bénéficiaire de seulement 47’000 francs et avec beaucoup d’efforts pour y parvenir. Avec le départ ce printemps d’une filiale d’une grande société horlogère des Bioux, la commune a perdu
6 points d’impôts à 50’000 francs le point. Il faudra donc trouver de nouvelles ressources fiscales pour les remplacer. Les 3 municipaux locaux opposés à la fusion argumentent toutefois que de nouvelles sociétés et industries viendront miraculeusement s’établir sur le territoire communal, compensant largement cette perte fiscale d’envergure. Ne vous y trompez pas : ce ne sont malheureusement que des vœux pieux, que des illusions… Ils ne possèdent pas le moindre indice de ce qu’ils avancent à la légère.
Une fusion n’est jamais parfaite à 100%, les avantages et désavantages sont nombreux. Toute personne dotée d’un minimum de bon sens en est consciente. A contrario, aucune fusion n’est jamais si pernicieuse, si dommageable et, pour paraphraser, si « satanique » à 100% qu’il faille absolument tout rejeter, comme le font les opposants.
Même les armoiries, un argument inconditionnel de rejet de leurs troupes, alors qu’elles pourront être changées après la fusion, ainsi que nous l’avons appris tout récemment. Ne serait-ce déjà que du point de vue fiscal, le projet de fusion qui sera soumis le 22 septembre à la population offre certainement un avantage déterminant.
L’émotionnel prévaut souvent au détriment du rationnel. Ne vous laissez pas submerger par des considérations irrationnelles. Il y va de la solidarité et de la cohésion sociale, politique, économique et culturelle de l’ensemble de la Vallée de Joux. Ne cédez pas aux sirènes de la voie solitaire. La commune du Chenit n’a pas vraiment un besoin manifeste de lier son futur à la commune de L’Abbaye. Elle comprend toutefois que l’avenir de la Vallée de Joux ne peut raisonnablement être construit que dans l’unité de toutes ses composantes.
J’invite la population de la commune de L’Abbaye à déposer un « OUI » résolu dans les urnes le 22 septembre, en faveur de la fusion des 3 communes. Un pour tous, tous pour un, pour un avenir commun.
Jean-Jacques Gagnebin
Conseiller communal, Les Bioux