Reparlons donc un peu du projet de blason en cas de fusion des trois communes de notre belle Vallée. Je préférerais d’ailleurs le mot union.
D’abord quelques considérations sur ce qui représente, ce qui émerge, ce qui définit cette société d’humains inscrite dans une belle nature. Les Combiers, ce sont de très nombreuses sociétés où l’on jardine l’amitié, la cohésion sociale. Les Combiers, c’est la musique, c’est l’inventivité, c’est le sport. C’est l’amour de la nature, le plaisir des saisons, c’est une certaine hygiène de vie, une éthique, une spiritualité.
Ce sont aussi de nombreuses activités humaines, de loin pas que l’horlogerie.
Ce sont la forêt, les lacs, l’Orbe.
C’est la beauté, même pour Le Brassus, une fois qu’on l’a découvert, par hasard, caché derrière l’immense caserne…
Pour représenter toute cette richesse culturelle, on nous propose un logo pour une entreprise de micro-mécanique. Trois roues dentées de sinople. A moins que ce ne soit une nouvelle génuflexion devant nos princes horlogers. En ce cas il eut été plus pertinent de colorer d’or ces couronnes.
Je suis très heureux de la belle santé économique de notre région, ceci étant la conséquence de la belle santé des marques horlogères. Mais de là à limiter le message graphique à cela, c’est très réducteur. Ce blason ne représente qu’une vision très, trop limitée de notre région.
Lorsqu’un Combier me demande où j’habite, je réponds : « Au Brassus ». Ma réponse est : « A la Vallée de Joux » pour toute autre personne qui m’interroge. C’est mon sentiment profond d’appartenance. Je ne suis donc pas totalement opposé à envisager l’union des communes, comme se sont unis les villages à une certaine époque. Mais je m’y opposerais avec force si un blason comme celui proposé devait nous être imposé.
Il résume hélas l’esprit plutôt technocrate qui conduit les pilotes du projet de fusion. La défense qui en est faite est assez strictement administrative, le but étant d’optimiser la gestion de la région. On centralise, et du coup on s’éloigne de la base. L’exemple ultime se trouve chez nos voisins et amis français, où c’est un fonctionnaire parisien qui décide de ce qui est bon pour le paysan corse. J’exagère, vous avez raison, mais le chemin est tracé.
Pour conclure, je suggère que soit organisé un concours de projets d’écusson, soumis à votation… pour autant que la fusion soit acceptée bien sûr !
Jeanmichel Capt