Pour qui fréquente la forêt et ses vivants piliers, pour qui connaît son pouvoir apaisant et purificateur et se laisse aller à sa magie changeante, ce n’est que prêche à des convaincus.
A se fondre en ses frondaisons on frôle ce mystère révélateur de notre lointaine condition d’arboricoles, en ces temps où nous étions indissociables.
Désormais nous vivons à distance, nous nous y rendons avec intention. Immuable et toujours changeante, creuset de vie et de survie, en assouvissant son élémentaire quête de lumière, elle se retrouve malgré elle, nourrice universelle.
De longue date on s’y compare, se cherchant des racines qui nous permettront de nous élever et de nous déployer.
Qui n’a pas grandi au contact de sa bienveillance la perçoit souvent oppressante, menaçante de perdition et d’embûches, ou fouillis inextricable échappant à toute logique.
C’est que pour la déchiffrer, elle exige l’abandon de notre excitation coutumière, de notre moderne frénésie. Tant et si bien que notre souffle s’accorde au lent tempo du végétal.
Eliane Nicol en sait quelque chose et sa peinture nous en dit encore davantage. C’est pourquoi d’emblée on ressent une familiarité teintée d’évidence, une douce souvenance, la puissance exemplaire d’un règne si éloigné et pourtant si intime.
Eliane fut étudiante des Beaux-Arts de Berne et de la Grande Chaumière à Paris. Au travers de son art, parcourant ses doutes, ses angoisses et ses ivresses aussi, elle confie à ses pinceaux et pastels son intarissable soif de création.
La Galerie de l’Essor s’honore d’accueillir cette traductrice sensible de nos émois immémoriaux et vous attend de pied ferme au vernissage, le 1er juin 2024 dès 17h00.
Le comité de la galerie de l’Essor