D’abord, je n’ai rien contre les zones 30, encore moins contre celles proposées par l’association dont je partage pas mal d’idées, mais je regrette que notre société bascule dans l’intégrisme.
Vous vous en prenez aux «masses» de motos bruyantes et de voitures de sport, et aviez même proposé en 2021 d’interdire l’accès de La Vallée aux motos (sans distinction), mais avez-vous compté la proportion de ces «sauvages» par rapport aux vrais motards qui font vivre vos bistrots? Avez-vous compté la proportion de ces «sauvages» par rapport aux près de 600’000 véhicules immatriculés dans le canton?? Avez-vous conscience que le bruit émis par un véhicule ne dépend que de l’éducation de son conducteur? Avez-vous vu que sur 150 passages, il ne s’agit que de 10 conducteurs qui se refont 15 fois le même trajet et finiront bientôt dans le décor?
Lorsque je monte à La Vallée avec ma moto, malgré mes 67 ans et ma conduite plutôt coulée, il m’arrive de faire l’extérieur» à certains de ces tocards qui me redépassent dans la ligne droite suivante. En fait, beaucoup d’entre eux ont un niveau de compétence inversement proportionnel au bruit qu’ils font. Monstre gaz au mauvais moment, genou dehors mais à 50 cm du sol parce qu’incapables de prendre de l’angle, à l’arrêt au milieu du virage, trajectoires complètement fausses malgré le marquage très bien fait par le service des routes, et des admiratrices qui photographient leurs exploits pitoyables et iront bientôt, en larmes, déposer des fleurs dans une courbe. Ces quelques tocards là ne font prendre de risques qu’à eux-mêmes et s’auto-éliminent, mais des milliers de motards ne font pas partie de cette catégorie. Pour ce qui est des «voitures de sport avec clapets d’échappement» (RS3, M2, M3, etc.), c’est aussi une minorité de conducteurs qui les utilisent à mauvais escient, et parmi cette minorité il n’y a qu’une toute petite minorité de Guignard, Rochat, Muller ou Bolomey. Comprenne qui peut ou qui veut…
Ne vous en déplaise, tous les propriétaires de voitures de sport ou de motos puissantes ne sont pas que de la racaille. Je n’ai aucune envie de bousiller plus de 100’000 balles dans un sapin du Mollendruz, je vais en circuit pour me faire des sensations, ce que je recommande aussi à mes élèves conducteurs, d’autant qu’une journée de circuit coûte beaucoup moins cher qu’un centième de seconde de radar…
François Junod
Forel (Lavaux) et Le Sentier