Lorsqu’elle a été déposée, cette initiative ambitionnait de limiter les primes d’assurance-maladie à 10% du revenu disponible des assurés, une mesure qui semble séduisante sur le papier, mais dont la méthode proposée est inadéquate.
Le Conseil fédéral et le Parlement reconnaissent les défis que représentent les coûts de la santé en Suisse. Cependant, leur divergence se situe dans la manière d’aborder cette problématique. Si l’on ne nie pas l’urgence de trouver des solutions pour rendre l’assurance-maladie plus abordable, l’initiative d’allègement des primes n’est pas la réponse appropriée.
En effet, selon les estimations, l’application de cette initiative générerait un surcoût annuel de plusieurs milliards de francs pour les finances publiques, puisque le surplus sera à la charge des cantons, donc de nous… Cette charge financière, jugée exorbitante, suscite des inquiétudes quant à sa soutenabilité à long terme, surtout dans un contexte économique déjà marqué par des défis budgétaires.
De plus, cette initiative ne s’attaque pas aux racines du problème des coûts de la santé en Suisse. En se concentrant uniquement sur la limitation des primes sans aborder les véritables causes de l’augmentation des coûts, elle risque de ne pas résoudre les problèmes structurels du système de santé suisse.
Ainsi, plutôt que de soutenir l’initiative d’allègement des primes, il apparaît qu’une approche plus nuancée et équilibrée est nécessaire, soit des solutions durables et efficaces aux défis rencontrés par le système de santé suisse.
En somme, bien que l’idée d’alléger les primes d’assurance-maladie soit louable, la méthode proposée par l’initiative actuelle n’est qu’une manière d’annoncer les avantages en cachant les inconvénients.
Claude Reymond