Une lumière s’est éteinte, le rideau s’est fermé, tu as rejoint les étoiles au firmament.
Heidi, tu as été une des premières costumières du Clédar. Tu as œuvré des années avec Lucienne ton binôme, recherchant les tissus, les dentelles et autres colifichets pour parer les acteurs.
Sous ta houlette, nous nous retrouvions dans ton antre au Solliat pour donner quelques coups d’aiguille. Une petite ruche que tu guidais, que tu choyais avec quelques pâtisseries dont tu avais le secret afin que ces instants soient conviviaux. Tu as même fait aimer la couture à certaines d’entre nous, par ton enthousiasme, ta créativité et ton amour du partage.
Chinant de ci de là afin de trouver les plus belles étoffes, te rendant même jusqu’à Lyon chez l’un des plus prestigieux marchands de tissus de France, où là tes yeux se sont éclairés devant ce chatoiement de couleurs des soies brodées au velours moiré. Excitée comme une abeille à la floraison devant tant de merveilles. Tu étais comme une enfant dans un magasin de jouets, c’en était émouvant de te regarder papillonner d’un étal à l’autre. Les sens en ébullition, comme une artiste en pleine création, les chefs-d’œuvre s’aligneront bientôt sur la penderie.
Lors des représentations, active dans les coulisses, tu étais là pour recoudre un bouton, réparer, ajuster un costume. Travailleuse de l’ombre, tu aimais mettre en lumière les acteurs, parfois en bougonnant mais toujours avec amitié, que tu en as même parfois passé quelques nuits blanches.
Tu as été la gardienne de tous nos costumes, que tu as répertoriés, choyés dans ta grange pendant des années. Mais tu avais aussi d’autres cordes à ton arc, après la couture, tu aimais rejoindre ta cuisine pour confectionner des pâtisseries, afin d’enchanter les papilles des spectateurs et acteurs du Clédar.
Un papillon-fourmi qui n’arrêtait jamais, qui donnait sans compter son savoir-faire et son amitié.
Pour tout cela, pour l’amie que tu étais, nous te disons un immense MERCI.
Nous adressons à Auguste, Nathalie, Daniel et leur famille toute notre sympathie et notre amitié.
Pour la Compagnie du Clédar
Marica Crausaz