Actuellement est à l’enquête le projet CAMAC 224064 qui consiste à l’alimentation en eau potable de 6 chalets d’alpage, situés sur les Communes du Chenit, de Bursins et Morges (Le Cerney, les Grands Plats de Bise et du vent, la Bursine, la Burtignière et Praz Rodet). Ce projet s’inscrirait dans les besoins pour la fabrication du gruyère AOP et pour l’alimentation en eau du bétail sur nos montagnes.
Près de 3,3 millions de francs vont être investis afin d’installer des conduites, de démolir la cabane du Biblanc en vue de créer une station de pompage, la construction d’une citerne de stockage de 100 m3 et un réseau secondaire pour alimenter des bassins d’abreuvage.
Le PEHVO s’insurge qu’une telle décision soit prise, alors que tous les signaux concernant nos ressources en eaux clignotent en rouge depuis longtemps et durant certaines périodes. Cette fuite en avant est inquiétante, voire irresponsable en regard des futures générations qui devront faire face à des challenges en
core plus importants. Lorsque d’autres demandes de ce type vont arriver sur les bureaux des Municipalités, comment vont-elles y répondre ?
Le plus frustrant est certainement le fait que des spécialistes nous alertent sur les pénuries d’eau dans la chaîne jurassienne (conférence PEHVO/Parc Jura Vaudois du 31 octobre 2022, professeur Emmanuel Reynard UNIL) ou encore le travail réalisé par des étudiants de l’UNIL (stress hydrique dans les alpages jurassiens) et la conférence sur la gestion intégrée des eaux, organisée par le Canton de Vaud le 02.05.2023.
Un projet de cette envergure est la véritable occasion de poser les bases d’une gestion intégrée des ressources en eau dans notre région. Fort des changements climatiques qui sont en marche, la loi Fédérale évolue constamment, nous sommes dans la phase de mise en pratique de cette démarche et ce sont maintenant les Cantons et les Communes qui peuvent agir. En se projetant également sur les besoins de notre industrie, du tourisme, nous ne devons pas rater l’occasion de nous poser les bonnes questions.
Encore une fois, les spécialistes nous le répètent, si nous ne changeons pas de modèle économique, la situation peut rapidement être difficile à certaines périodes.
D’autres alternatives
Le PEHVO est convaincu que d’autres pistes existent, notamment le stockage d’eau de pluie dans des citernes. Les précipitations actuelles nous montrent tout le potentiel qui existe et qui nous permettrait de préserver nos ressources en eau.
Bien d’autres Communes engagent cette démarche, dernièrement la Rippe a voté un crédit d’étude pour
3 alpages et concerne l’installation de 20 citernes, la réfection de captages ou encore la recherche de sources, etc…
Alors que l’on parle d’une future station de pompage au lac pour sécuriser notre approvisionnement en eau, il semblerait logique d’étudier une piste analogue avant de développer notre réseau. Si la ressource avec l’eau du lac fait certainement partie d’une des solutions, il ne faut pas minimiser les contraintes et l’investissement considérable que représenterait cette solution. Il faudra d’abord terminer la mise en séparatif des eaux usées (il y a encore du travail !) et il faudra bien s’occuper de la station de Bois d’Amont qui ne fonctionne pas selon les normes CH, notamment le rabattement en phosphore.
On constate que la problématique autour de l’eau n’est pas simple et qu’il est urgent de traiter dans son ensemble la globalité du bassin versant de l’Orbe supérieure.
Forte pression sur le ruisseau du Brassus
Notre inquiétude principale concerne le ruisseau du Brassus, qui est utilisé comme captage principal pour l’alimentation en eau potable de la Vallée de Joux (65%). Ce cours d’eau n’a pas que vocation à subvenir aux besoins de ValRégiEaux, il est l’affluent principal de l’Orbe, notamment en apport d’eau propre et froide durant l’été. Le débit minimum d’un cours d’eau (loi Fédérale) doit être de 50 litres/seconde minimum.
Lorsqu’un cours d’eau fait partie d’un approvisionnement en eau potable, il est possible de déroger ponctuellement à cette loi. Dans le cas du Brassus et selon le graphique ci-après, on constate que la dérogation prend le pas sur la règle, notamment en été lorsque ce cours d’eau et l’Orbe en ont le plus besoin. Chaque litre supplémentaire qui sera soutiré de la source du Brassus mettra en péril ce cours d’eau et plus en aval, l’Orbe.
Chers lecteurs, chères lectrices, comme vous pouvez l’imaginer, Le PEHVO s’oppose fermement à ce projet. Nous demandons qu’un moratoire soit posé et qu’une véritable étude d’impact soit réalisée. Il est impératif que la gestion intégrée des eaux soit prise en compte avant de démarrer un projet de cette envergure, d’autres alternatives existent, notamment le stockage de l’eau qui est prôné par nos autorités Cantonales.
Le Brassus, richesse inestimable !
Le Brassus, affluent de l’Orbe, avec une valeur inestimable en termes de biodiversité,
son apport en eau de qualité et à bonne température est capital pour la survie de l’Orbe. Garantir un débit minimal selon la Loi Fédérale est la mesure indispensable que l’on doit apporter à ce cours d’eau.
Le débit minimum d’un cours d’eau (loi Fédérale) doit être de 50 litres/seconde !
Sauvons L’Orbe supérieure
Toutes les personnes intéressées de près ou de loin par cette cause sont les bienvenues dans notre association.
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