S’il est un sujet qui chez nous est particulièrement émotionnel et attise les passions, c’est bien celui de la présence du loup dans nos contrées. En parler, c’est prendre un certain risque, celui de contenter une bonne partie de la population mais fâcher l’autre…
Avançons donc à pas de loup: sans être un loup-garou qui dissimule son regard derrière un loup de satin noir, on n’est plus un jeune loup pour se jeter comme ça dans la gueule du loup! Et on ne va pas non plus hurler avec les loups pour dire que c’est bien ou que c’est mal, ni même jouer au loup de mer sûr de son affaire car quand on parle du vrai loup, on en voit la queue, dit-on. Attention, même si les loups ne se mangent pas entre eux, il vaudrait peut-être mieux, pour calmer les ardeurs, attendre comme le canard qu’il fasse un froid de loup. On pourra alors faire entrer le loup dans la bergerie et, tel un vieux loup solitaire connu comme le loup blanc qui a une faim de loup, on osera alors, entre chien et loup, hurler au loup: Ouuuu! Aouuuh!
Vous avez tous compris, je suis POUR le loup!
Vous avez tous compris, je suis CONTRE le loup!
La juxtaposition des deux phrases ci-dessus constitue évidemment une boutade… Pour être franc, j’ai bien sûr une opinion plus tranchée. Tout en admettant que la présence de ce prédateur peut certainement se révéler d’un apport efficace dans la régulation naturelle de la biodiversité animale, je suis d’avis que cela engendre pourtant plus de négatif que de positif. Notre territoire est tout simplement trop exigu pour que le loup demeure dans une surface strictement sauvage, très rapidement et immanquablement son espace vital déborde sur des terres directement associées à la vie humaine (pâturages, zones d’élevage, villages de montagne, tourisme). Les problèmes induits par le vivre ensemble deviennent alors nombreux et trop souvent tragiques. Ce n’est pas à l’homme d’en faire les frais, c’est au loup de se retirer!
À défaut d’un retrait total du loup, une régulation drastique et strictement contrôlée s’impose en permanence. La priorité aux agriculteurs et éleveurs devrait ainsi être plus largement reconnue et soutenue!
Michel Hangartner
Vallorbe