Lundi 9 janvier 2023, nous avons rencontré Guillaume Berney du Brassus. Il nous parle de son voyage en vélo depuis l’Inde, 2200 km, voyage fait avec les jambes, mais aussi avec le cœur.
Sa présentation ne sera pas chronologique mais définie en 3 parties:
1. Les rencontres, l’humanité, tous les gens qui ont croisé son chemin.
2. La nature, l’environnement.
Et pour terminer, le vécu, la partie spirituelle.
Et d’abord une pensée, un hommage pour tous ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir voyager: obligations, situation familiale, moyens financiers et plus de contraintes qu’ici. Avec un passeport suisse, le voyage est facilité. Il réserve un bon accueil et donne des moyens financiers.
Il y a 300 ans, les voyageurs étaient très courageux. Il n’y avait pas de cartes, pas de routes. A présent les voyages sont facilités: routes, téléphone.
Guillaume est parti pour donner un sens à sa vie, réaliser un rêve. Le voyage permet de rencontrer des hommes, des peuples qu’on ne connaît pas.
Le voyage débute par le continent indien. Vie intense où l’on ne maîtrise rien. Pas de sphère privée, on respecte le débordement de l’autre.
En voyageant à vélo, les échanges se font naturellement. Beaucoup d’amitiés se créent. Hors des sentiers battus, on oublie son ego, on se déplume.
La proximité avec les locaux offre un partage et aussi un voyage dans le temps. En Bosnie, les cicatrices restent vives sur l’humanité. C’est extrêmement touchant. En Iran, Irak, Turquie, Liban, beaucoup de camps de réfugiés. Une détresse complète, difficulté de s’intégrer dans les pays d’accueil et impossibilité de retourner dans leur pays. On a plus de choses en commun que ce qui nous sépare.
Rencontres avec les voyageurs, rencontres d’amitié et même d’amour.
Guillaume a rencontré l’amour. Une devise: Seul tu vas vite, A deux tu vas loin.
Guillaume s’est marié il y a un mois. Félicitations.
L’inde est un bel exemple d’humanisme. Depuis la petite enfance, ils apprennent qu’avant tout, ils font partie de la même famille. Guillaume traverse le Pakistan, une des dernières dictatures du monde.
Avec le froid, une tendinite s’installe. Moment de doute: continuer ou pas?
Dernière partie de l’exposé: Prendre conscience de l’environnement. Le matin, dans le sac de couchage: stretching, pliage de la tente, déjeuner.
Une pause: écouter, sentir, remercier la nature pour sa générosité quotidienne puis départ vers l’ouest.
L’Himalaya vu depuis le Tibet; en contraste, l’Iran avec une centrale de raffinerie pétrolière: bruit, mauvaise odeur, paysage sans vie.
Près de la nature, on trouve l’énergie, l’équilibre et la paix.
Guillaume ne possédait rien mais avait tout grâce à la quiétude. Intérieurement, le voyage dans la tête permet des transformations extérieures.
Le continent eurasiatique permet des rencontres culturelles riches.
Parmi toutes les croyances, c’est le bouddhisme qui l’a inspiré et enseigné, lui a un peu démantelé l’ego et appris à se connecter au présent.
La nature est lente et nous, à l’origine, aussi.
Se déplacer à vélo, c’est aller tranquillement, prendre le temps, s’arrêter à l’odeur du pain frais et à l’appel du thé. Douceur agréable à vivre.
Durant ce périple, Guillaume a été comblé. C’étaient les plus belles années de sa vie, avec des rencontres magnifiques, des instants hors du commun et une liberté exceptionnelle. Il nous offre un texte de Nicolas Bouvier dans «L’usage du monde».
L’ossature de l’existence, ce n’est ni la famille, ni la carrière, ni ce que d’autres diront ou penseront de vous, mais quelques instants de cette nature, soulevé par une lévitation plus sereine encore que celle de l’amour et que la vie nous distribue avec une parcimonie à la mesure de notre faible cœur.
Merci Guillaume pour ce partage.
Notre prochain conférencier sera le médecin vétérinaire Patrice Francfort qui nous parlera du comportement et de la prévention d’accidents par morsure de chiens.
Rendez-vous le lundi 13 février.
Connaissance 3