Depuis plusieurs années l’éducation des petits enfants a beaucoup évolué! Nombre de jeunes mamans d’aujourd’hui ne restent plus à la maison pour cette étape: il peut évidemment y avoir des raisons économiques, de nombreux jeunes ménages ne parvenant pas à faire face aux importantes charges financières avec un seul revenu, le travail de la maman devient alors le plus vite possible une nécessité; ceci est tout à fait compréhensible. Mais ce n’est peut-être pas toujours cette seule raison…
Indirectement ou inconsciemment formatées par un féminisme intégriste qui les repère de son périscope et brocarde celles qui demeurent au domicile, beaucoup de jeunes mamans ne souhaitent pas (plus) mettre à l’écart leur profession pour se contenter de voir bébé grandir et se développer. Après le congé maternité, il faut au plus vite reprendre la vie «active» (comme si le rôle de maman était «passif»), femme au foyer avec bébé, non merci! Dépassé, tout ça!!!
Alors hop, le petit à la crèche ou aux bons soins d’une nounou qui devient donc, par la force des choses, la «maman de jour». Le petit ne dira rien (d’ailleurs il n’a pas son mot à dire, il ne sait pas encore parler), il saura cependant montrer son désappointement par un comportement quelque peu différencié. Le temps passe, l’habitude s’installe peu à peu, bébé retrouve son calme. Finalement, deux mamans c’est peut-être super et, somme toute, mieux vaut deux que point!
Il y a pourtant un élément qui, lui, pose problème et détraque de nombreux petits enfants. On impose trop souvent à ces bébés et bambins des horaires de fous… Lever très tôt le matin, été comme hiver, qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige, pour se faire conduire à toute vitesse chez la nounou et abandonner tout aussi rapidement car maman est pressée de partir. Le soir, même topo en sens inverse, la maman n’a probablement plus trop de patience après une journée de travail, avec peut-être encore devant elle le souci de certaines tâches. Allez, hop, on se dépêche! Et là, c’est le corps de l’enfant qui réagit, à son insu d’ailleurs. Et quand, par-dessus le marché, certains parents ne voulant se priver de rien «traînent» avec eux leur progéniture un peu partout et à n’importe quelle heure, l’empêchant de bénéficier d’un horaire régulier de récupération, cela devient psychédélique… Ne nous étonnons alors pas de rencontrer des enfants au comportement souvent capricieux, instable et difficile: ils peuvent se montrer agités, colériques ou apathiques, nerveux ou lymphatiques, pleurnichards pour un rien, perpétuellement fatigués ou hyperactifs, tout simplement perturbés! Et ça on peut l’observer lors de l’entrée à l’école; il faudra un certain temps pour stabiliser et cadrer cette petite enfance bousculée.
Pour rappel: les spécialistes de la prime enfance s’accordent à dire que les trois à cinq premières années de vie jouent un rôle ô combien important pour le développement de la personne.
En tout cas, on le voit bien autour de nous, de très nombreux petits enfants rentrent immédiatement de plain-pied dans le rythme de vie effréné et tumultueux de la société d’aujourd’hui. Bel avenir en perspective…
Michel Hangartner
Vallorbe