La création de cette cabane déclinée au féminin me renvoie automatiquement aux origines du CAS.
CAS (club alpin suisse) voit le jour le 19 avril 1863. C’est le 3e club sportif, montagnard et européen. Il est précédé par l’Angleterre (1857) et l’Autriche (1862).
Il est créé par 35 Suisses-allemands réunis pour cette occasion au buffet de la gare d’Olten.
Quelques dates importantes à retenir :
1907 : l’exclusion des femmes du CAS est confirmée.
Décision très suisse de l’époque. N’oublions pas que le droit de vote de toutes les Suissesses ne voit le jour que le 7 février 1971…
1918 : naissance de Club Suisse des Femmes Alpinistes : le CSFA.
Nos Combières aimantes de la montagne et de la nature tout court, ont la voie libre pour fonder leur propre club alpin.
Et c’est le 17 octobre 1926 que la section «Vallée de Joux» commence à prendre forme.
12 femmes y sont à bord entre elles
Mlle Lina Piguet, dite la fée de la montagne. Elle est tout un personnage et c’est elle qui fait appel aux femmes de la Vallée de Joux pour ce grand événement. Avec ses 54 ans elle est largement la doyenne.
Cette importante réunion se termine par un chant de Dalcroze : «Le chamois rouge».
Voilà ces femmes, célibataires et jeunes en grande partie, prêtes pour le grand saut.
Vu que les joies et les soucis de la vie familiale sont encore loin, elles peuvent se donner à cœur joie à l’amitié, au partage et à la montagne.
Une nouvelle vie conjuguée au féminin les attend !
Cinq jours plus tard, le 22 octobre 1926 l’Assemblée Constitutive voit le jour. Avec ses 25 femmes actives, et inscrites à ce moment, on passe à la nomination du comité, à l’admission des statuts et au programme des courses. Les gardiennages et les journées bois et nettoyage sont fixés. Voilà le CSFA de Vallée de Joux consolidé !
Les premiers vendredis du mois sont consignés pour les réunions mensuelles. Et elles auront lieu à l’Hôtel du Lion d’Or. La consommation sur place évite le «loyer» de la salle.
La Pérrausaz, chalet d’alpage sur les Grandes-Chaumilles à 1350 m et propriété de M. J-D Lecoultre, devient leur lieu de réunion dès 1927. Une modeste chambre à l’étage fait l’affaire. Naturellement pas de dortoir possible.
Après quelques séances on décide d’une amende de 20 cts pour des absences non excusées, ainsi que pour l’oubli du port de l’insigne. Les règles internes s’installent tranquillement.
Ces amendes vont alimenter le fonds des courses.
La première course : Druchaux.
Petite anecdote :
Pendant cette course on trouve une clochette qui servira à débuter les séances mensuelles ainsi qu’à apporter le silence quand les conversations privées prennent trop de place.
Naturellement l’habillement de l’époque n’a rien à voir avec celui d’aujourd’hui.
Grosses et lourdes chaussures cloutées, piolets ou canne en main et naturellement pas d’anorak super léger, ni sac à dos anatomique. Enfin tout un ensemble montagnard bien rudimentaire et pesant à nos yeux du XXIe siècle. Ainsi un effort physique supplémentaire va accompagner les sorties de nos excursionnistes.
Les courses sont multiples : à ski, à pied, à vélo et pratiquement par tous les temps : pluie, neige et même la présence d’un taureau furieux n’empêchera pas ces jeunes et fougueuses combières de prendre l’air.
1932 voit la création d’un fonds de cabane. Le rêve d’une cabane commence à prendre forme.
Ainsi on se met au travail : la confection d’objets à vendre apporte 1386 Fr. et une soirée tombola 645 Fr.
Elles sont heureuses et fières d’appartenir au CSFA et l’émergence d’une grande amitié se fait sentir. Naturellement la vie à La Vallée devient plus dynamique et passionnante avec le CSFA pour ces amoureuses de la marche.
Les années passent avec leurs réunions mensuelles, leurs assemblées générales annuelles et bien évidemment leurs sorties.
Le monde change et une deuxième guerre mondiale se pointe à l’horizon (1939-1945). La nourriture et le pétrole sont rationnés.
Même les pneus de bicyclette, ce moyen de déplacement si commun à l’époque, sont difficiles à trouver.
Naturellement les excursions par le Risoux français sont annulées. Pas envie de se trouver nez à nez avec des soldats allemands…
En 1944 le CSFA lance une collecte nationale en faveur des réfugiées à travers la Croix Rouge. Nos Combières y participent avec 5 Fr.
En 1945 les premiers contacts avec la section masculine du CAS régional, débouchent sur quelques courses communes. Le contact démarre gentiment.
Cette même année le fonds de cabane s’enrichit de 53 Fr. grâce à une soirée ciné, et un thé-vente apporte la jolie somme de 1300 Fr.
A l’Assemblée du 4 mai 1945 à l’Hôtel du Lion d’Or on parle sérieusement de la construction d’une cabane.
Ces demoiselles et dames en ont assez de la Pérrausaz et veulent une cabane bien à elles, comme toutes celles au long de la Suisse dont les hommes disposent à travers le CAS.
La radio annonce à ce moment la fin de la guerre (08/05/1945).
A l’Assemblée Générale du 7 décembre 1945 Mmes Nelly Meylan-Caillet et Lucienne Audemars proposent la construction d’une cabane. L’accord est unanime !
On nomme une Commission de Construction qui se chargera de son étude.
Mmes et Mlles : Lucette Biéri, Antoinette Aubert-Reymond, Nelly Meylan-Caillet, Trudy Moreillon et Nora Rochat en font partie.
Pour l’étude des plans MM. Willy Biéri, Philippe Meylan et Marcel-Ami Aubert se portent volontaires.
La future cabane doit être : simple, pratique, jolie et accueillante.
Le 21 décembre est retenu pour fêter ce grand pas. Naturellement, comme toujours, le Lion d’Or en aura l’honneur.
Petite anecdote :
En 1946 les cadeaux de mariages sont supprimés, une carte de félicitations les remplace.
Une plante et un avis dans le journal local lors de la mort d’un proche sont acceptés. La douleur a plus besoin de réconfort que la joie.
Cette même année la caisse «cabane» se voit enrichie de 40 Fr. grâce à un déplacement à Zurich qui a été annulé.
1948 voit l’augmentation de la cotisation annuelle : de 8.50 Fr. on veut passer à 10.00 Fr.
La votation donne 13 membres pour et 11 contre.
La cotisation passe démocratiquement à 9.50 Fr.
Cette même année un chèque de 40 Fr. est envoyé à l’aide suisse pour l’Europe.
1er avril 1949 : la section CAS Val de Joux apporte 5’000 Fr. et la fabrique d’assortiments donne un chèque de 3’000 Fr. (Poisson d’avril !)
Retournons à notre future construction.
La caisse cabane ne suffisant pas, des parts à 25 Fr. sont mises à la vente ; remboursables ou non.
L’autorisation de la construction se voit acceptée par la commune du Chenit. Elle se fera sur le territoire des Petites Chaumilles. Son emplacement est choisi par la section des forêts.
La construction : Terrassement : M. Gilbert Caillet: 250.00 Fr.
Maçonnerie : MM. Magni-Frères : 2725.00 Fr.
Charpente : MM. Berney-Frères : 10’086.00 Fr.
Appareillage : M. Maurice Meylan : 250.00 Fr.
Un total de : 13’311.00 Fr.
Caisse cabane : 6000.00 Fr.
Les parts apportent : 3750.00 Fr.
(150 parts se sont vendues !)
Un total de : 9750.00 Fr.
Petite anecdote :
Les déléguées de Fribourg ont fait don de leur subside (montant pas connu).
Pour l’étude des plans et son établissement voilà certains maris impliqués :
MM. Willy Biéri, Philippe Meylan et Marcel-Ami Aubert. Naturellement aussi enthousiastes et zélés que leurs épouses.
Ces devis arrivent en juin 1949. Juillet voit commencer le terrassement. La menuiserie l’a devancé.
Le transport des grosses pierres pour le mur de fondation se fait avec l’aide des messieurs. En août démarre la maçonnerie et en septembre de cette année 1949 la Cabane est sur pied !
Au mois d’octobre Mlle Léa Aubert, présidente à ce moment, annonce solennellement :
«La Cabane est terminée !»
Elle remercie la Commission de Construction et toutes les mains fortes qui s’y sont rajoutées.
La Commission de Construction remercie à son tour pour la grande liberté donc elle a pu jouir pour réaliser ce travail.
Un grand merci aussi aux frères Berney, qui récemment établis au Brassus, ont passé à l’occasion la nuit sur le chantier pour gagner du temps.
Reste à trouver un nom pour la Cabane. Des bulletins secrets font l’affaire et voilà que : «Bois-Gentil» est né !
«Bois-Gentil qui fleurit en avril,
qui sourit en automne sans oublier personne ;
ton parfum délicieux pour longtemps nous encense ;
nous t’exprimons ici notre reconnaissance.»
Clé en main Bois-Gentil a coûté 14’400 Fr.
L’argent manquant, environ 4.000 Fr., et apporté par un membre du CAS Val de Joux pour un intérêt minime du 1 %.
Nos clubistes soulagées et contentes par cet apport, procèdent au revêtement intérieur des parois avec du carton ondulé récupéré chez les commerçants. Economique, écologique et excellent pour garder la chaleur. Bravo les filles !
En novembre on aménage. Le mobilier et autres affaires qui se trouvent à la Pérrausaz sont transportés par
M. Marcel Berney et son gentil cheval. Il apporte même la paille pour le dortoir.
Environ 4 mois de labeur pour arriver au bout du rêve.
Au revoir la Pérrausaz, et bienvenue Bois-Gentil !
Après une vingtaine d’années de loyaux et bons services La Pérrausaz fait partie des souvenirs.
Les clubistes font aussi des donations pour garnir la nouvelle cabane, ainsi les fourneaux (séjour et dortoir) arrivent entre les multiples autres accessoires.
L’insigne gravé du CSFA Vallée de Joux est exécuté par M. Willy Biéri et suspendu à l’entrée de Bois-Gentil.
10 couvertures sont commandées avec les initiales CSFA.
Les règles de la cabane se collent à celles du Cunay (la cabane des hommes).
3 clés sont à disposition : une au Sentier, une à L’Orient et une au Brassus.
Le 9 octobre de cette même année 1949 a lieu la course des familles et tout naturellement elle se fait à Bois-Gentil. Excellent moment pour l’inauguration du dortoir. La fierté de nos clubistes et leurs familles est bien présente après toutes ces journées de travail.
La paille fraîche est recouverte d’une toile de jute qui va adoucir le sommeil et les beaux rêves de nos clubistes et leurs familles.
La levée se fait dans la bonne humeur. Chants et prières envahissent la Cabane.
A l’Assemblée Générale annuelle du 4 novembre 1949 on décide des taxes cabane:
Taxe pour les membres et leurs familles (même foyer) :
le jour 40 cts, la nuit 70 cts.
CAS, autres membres du CSFA et membres passifs : le jour 50 cts, la nuit 1 Fr.
Non membres : le jour 70 cts, la nuit 1.30 Fr.
Soirée souper veillée : Membres actives 40 cts, autres personnes 50 cts.
La fête de Noël se célèbre les 17 et 18 décembre de cette même année 1949.
Monsieur le Père Noël se présente à l’improviste et les enfants se demandent comment il a fait pour trouver la Cabane ?
Le mois de mai de l’année suivante voit la fin du terrassement. Volonté et force accompagnées de pelles et pioches, produisent une terrasse de 8 mètres par 3. Cinq dimanches d’activité ont été nécessaires. Toute une réussite !
L’installation du mât pour le drapeau a eu besoin de toute une journée de pioche !
Finalement l’inauguration de la Cabane arrive le 2 juillet 1950.
Les clubistes et leurs familles sont entourées d’invités, d’amis, de trois déléguées du Comité Central, des déléguées des sections de Genève, Lausanne, Morges, Neuchâtel et Yverdon, des amis du CAS Val de Joux, de la Municipalité du Chenit, des membres des ski-clubs du Brassus et de L’Orient-Sentier.
Les membres d’honneur Mme et
M. Georges Gallay et Mlle Lina Piguet, présidente d’honneur, ainsi que les comités de la section et de la cabane honorent de leur présence cette magnifique journée ensoleillée.
Bois-Gentil à plein de monde à ses pieds !
Le drapeau monte fier et majestueux le long du mât pour y flotter orgueilleusement.
Un culte donné par le pasteur Maurice Ray est accompagné par un chant de l’assemblée.
Mlle Lina Piguet a réalisé son rêve et son bonheur rayonne sur toutes ces présences.
Voilà les paroles de Mlle Conne présidente du Comité Central de Genève :
«Mes dames, nous vous félicitons d’avoir mené à bonne fin cette belle construction pour une section féminine de 50 membres».
Des chœurs s’organisent sous la direction de Mlle Louise Capt.
Leurs voix fières et précises égaient l’assemblée!!
C’est un nouveau départ pour cette section féminine de la Vallée de Joux !
L’été continue avec la construction d’une barrière autour de Bois-Gentil. Soleil, terrain rocheux et irrégulier ne suffiront pas à arrêter nos clubistes et les mains fortes de leurs maris qui avec pioches et barres à mine y participent.
20 trous d’une profondeur de 40 cm sont nécessaires pour enfoncer d’énormes pieux (anciennes traverses des CFF).
1952 voit la fin de la clôture. Pour ce faire 88 mètres de perches écorcées par nos clubistes, et emmenées par quelques maris, sur des terrains pas toujours faciles à maîtriser, arrivent à la Cabane.
Ont participé : MM. Philippe Meylan, Willy Biéri, Henri Moreillon et Marcel-Ami Aubert.
Ainsi après 3 journées la barrière est solidement fixée.
M. Louis Meylan de Bois s’est chargé de préparer les pieux, pendant que M. Ludovic Magni les a transportés gratuitement.
Un cadeau a accompagné cet arrivage : une échelle pour la Cabane !
A l’Assemblée d’octobre 1952 la formation d’un petit cœur fête les 80 ans de Mlle Lina Piguet.
Le jeudi 25 juin 1953 la Commission Cabane monte en secret. Objectif : débarrasser la paille et la remplacer par des couchettes. (Le bénéfice d’une vente a contribué à cet achat).
Dans le Livre d’Or on peut lire : «Paradis des dames», «Lieu charmant qui porte un si joli nom…»
Dans la première semaine du mois de décembre de 1957 les gardiennes trouvent la porte de Bois-Gentil ouverte et son intérieur est sans dessus dessous.
Des cambrioleurs l’ont visitée.
Manquent à l’appel: 1 matelas,
9 couvertures, 3 trainings, des provisions de toutes sortes, des objets de toilette, des accessoires de cuisine, et les casiers de nos clubistes sont vides.
La cave a été aussi visitée et quelques fameux crus se sont envolés. Espérons qu’ils les ont bus à la santé de nos clubistes…
Janvier 1958 on récupère une bonne partie du butin. Il était au chalet des Amburnex…
Deux expéditions à ski sont nécessaires pour parvenir à les rapatrier, car la neige est bien présente : 1 matelas,
5 couvertures et une bonne partie des provisions.
Un grand merci de nouveau à
MM. Philippe Meylan, Willy Biéri et Henri Guignard.
1960 c’est le 10e anniversaire de
Bois-Gentil. Une verrée de l’amitié, des jeux pour petits et grands réunissent les clubistes et leurs familles.
1961, Bois-Gentil vieillit. M. Lavarini se charge de le rajeunir. Les façades se revêtent d’Eternit couleur tuile vieillie. Les volets sont l’affaire de M. Campiotti et la terrasse est renforcée par des muretiers.
(Suite en page 9)
1962 une luge de secours fait partie de la Cabane. Espérons ne pas devoir l’utiliser.
Mlle Lina Piguet après 37 ans de fidélité à la montagne, à Bois-Gentil et à l’amitié, meurt en juin 1962 à l’âge de ses 90 ans.
1965 c’est la construction d’une annexe. M. Ludovic Magni effectue des travaux de maçonnerie gratuitement. M. Eugène Berney monte lui même la charpente et la construit.
1968 les lampes à pétrole deviennent asthmatiques et fumeuses. Elles sont remplacées par des lampes à gaz propane. L’ambiance s’éclaircit, mais elle est moins intime… Conclusion : On garde une lampe à pétrole !
Cette même année débutent les semaines clubistiques. La première se fait autour du Mont-Blanc.
On décide aussi cette même année de faire officiellement 2 courses par an avec le CAS Val de Joux. Une en hiver et l’autre en été. Première sortie : sommet du Grand Crêt d’Eau sur Bellegarde (Valserine-Jura français). 57 personnes sont de la partie avec 17 voitures. Un grand succès !
1969, le sol de la cuisine se revêtit de planelles.
1970 notre chère clôture arrive au bout après 20 ans de service.
Avec une grande tristesse on incinère le bois.
1973 le bois de la cave est tout cironné. M. Charly Meylan nous construit des jolis casiers en ciment pour aligner nos fameuses bouteilles.
Un superbe potager remplace notre vieux fourneau. MM. Charly Meylan, Edy Schopfer et Maurice Pellet s’occupent de le monter, de son installation et de le mettre en service. Mille Mercis aux auxiliaires masculins!
Un grand merci aussi à M. Moreillon qui pendant une dizaine d’années nous a ravitaillés en pétrole avec son side-car ; a mis les perches à l’abri pendant l’hiver et nous a aidés dans les journées du bois avec la bruyante tronçonneuse de
M. Fred Reymond.
Notre section à ce jour compte environ une septantaine de membres.
1975 Antoinette Aubert-Reymond finit sa récapitulation écrite, qui m’a énormément guidée à construire ce rapport, avec cette phrase que j’aimerais garder à son honneur :
«Bois-Gentil, pour nous, tu n’es pas seulement un gentil refuge, nous te prêtons une âme, une personnalité, tu es vivante !»
Présidentes du CSFA Vallée de Joux ainsi que de Bois-Gentil :
1926–1936 Mlle Lina Piguet (10 ans de présidence !)
1937 Mlle Louise Capt
1938–1941 Mlle Gisèle Golay
1942–1944 Mme Antoinette Aubert-Reymond
1945–1946 Mlle Nora Rochat
1947–1952 Mlle Léa Aubert
1953–1958 Mlle Nora Rochat
1959–1965 Mme Nelly Meylan-Caillet
1966–1970 Mlle Gisèle Golay
1971–1974 Mme Moïsette Capt
1975–1979 Mme Pierrette Nanzer
1980–2017 Mme Marie-Madeleine Widmer (37 ans de présidence !)
1978 c’est l’entrée des femmes au CAS.
En 1980 le CSFA Vallée de Joux intègre le CAS Val de Joux comme sous-section féminine, et devient sa propriété. Malgré ce changement Bois-Gentil reste en mains de la sous-section féminine.
L’assurance ECA et le droit de superficie passent au nom du CAS Val de Joux.
La fermeture de l’Hôtel du Lion d’Or implique le transfert des séances. Le 1er novembre 2002 l’Hôtel de la Poste le remplace jusqu’à 2017.
Fin 2017 la sous-section féminine compte 12 membres. Les années sont passées et nos Combières montagnardes ont pris de l’âge et pas toutes sont présentes…
Une séance est nécessaire où Mmes Moïsette Capt (89 ans), Marie-Anne Schopfer (89 ans) et
Mlle Germaine Audemars (85 ans) statuent sur l’avenir de la sous-section féminine.
La décision tombe, et le 31 décembre 2017 la sous-section féminine est dissoute !
Dès lors, Bois-Gentil devient pleinement propriété du CAS Val de Joux. M. Silvio Pesenti, vice-président de la section, en prend provisoirement la responsabilité.
Le 9 mars 2018, lors d’une assemblée extraordinaire, on passe à une votation à bulletins secrets : Conserver Bois-Gentil ou la mettre en vente.
De 56 présences, 52 votent pour la garder et 4 contre.
Bois-Gentil reste propriété du CAS Val de Joux !
Le 6 octobre de cette même année, lors de l’assemblée ordinaire de la section, M. Silvio Pesenti est confirmé définitivement dans son rôle de responsable de la Cabane.
Changements effectués pendant ce nouveau chapitre de Bois-Gentil :
Remplacement du fourneau du séjour,
Le dortoir a été surélevé d’environ 50 cm facilitant son accès.
Les matelas sont nouveaux et les sommiers font partie des oubliettes.
Les panneaux solaires ont rendu l’âme et des nouveaux les ont remplacés.
La peinture des fenêtres ainsi que d’autres petits travaux ont été réalisés.
Actuellement Bois-Gentil est entre de bonnes et aimantes mains.
Sa vie continue et comme toujours elle sera différente.
Bonne vent chère Cabane !
La cabane Bois-Gentil est réservée exclusivement aux membres du CAS Val de Joux.
Mes sources :
Mme Moïsette Capt :
Brochure : Club Suisse de Femmes Alpinistes Vallée de Joux 1926-1976
Mlle Germaine Audemars :
Procès verbaux 1941-1950 du CSFA Vallée de Joux
Mme Ruth Gumy :
Rapport du 25e anniversaire de Bois-Gentil
Cabane du CSFA section Vallée de Joux rédigé par Mme Antoinette Aubert-Reymond.
Mme Christine Cretin.
M. Silvio Pesenti, président à ce jour de la Commission de Bois-Gentil.
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Avant de laisser Bois-Gentil suivre son nouveau chemin, j’aimerais revenir à cette partie si importante que cette Cabane a apportée à toutes ces femmes qui portaient si fièrement l’insigne du CSFA.
Le but principal étaient les courses qu’elles organisaient, mais Bois-Gentil a joué un grand rôle aussi.
Pour quelques-unes Bois-Gentil fut une grande source d’énergie ! Allégeant même ces mauvaises moments que la vie nous apporte.
Sa situation géographique est idéale. Un aller-retour dans la journée est possible.
Ainsi des fameuses descentes nocturnes avec une lampe de poche attachée à la ceinture (appelé lampe ventrale) sont restées dans leurs souvenirs.
Les Noëls ont aussi laissé des traces indélébiles.
La vie de ces Combières s’agrandissait avec des nouvelles amitiés (contacts avec d’autres sections) et des sorties loin de leur lieu de vie et de travail. Un nouveau monde s’ouvrait.
Des petits groupes se créaient à l’intérieur et même des vacances à l’étranger s’organisaient.
L’amour de la montagne et Bois-Gentil remplissaient d’amitié la vie de nos Combières. Elles en gardent des souvenirs !
La montagne est une amie, la marche une école d’endurance, d’énergie, source de joie et de santé.
Dutruit,
Le Sentier juin 2022