Pour la première fois de ma vie, je désire soutenir des propos de l’UDC. Ce que son comité de la Vallée de Joux a écrit dans la FAVJ du 16 septembre est d’une grande sagesse.
Je suis éducatrice spécialisée et coach pour enfants et ados. J’exerce depuis
35 ans. J’ai accompagné des jeunes avec des problèmes familiaux, sociaux, dans la délinquance, la toxicomanie… Je peux témoigner qu’une grande partie des jeunes, dans ces situations difficiles, avaient un père manquant.
Qu’est-ce qu’un père manquant? C’est un père absent. Il a abandonné sa compagne lors de la grossesse et n’a pas assumé son rôle de père, il est décédé lorsque l’enfant étant petit ou alors, il ne s’est pas investi dans la relation avec son enfant.
L’absence du père peut avoir des conséquences lourdes chez l’enfant, que ce soit un garçon ou une fille. Quoiqu’on puisse dire aujourd’hui, un homme n’est pas une femme et une femme n’est pas un homme. Ce qu’une femme apporte à un enfant est différent de ce qu’un homme apporte. C’est ainsi. Pour le vérifier, il suffit de penser un moment à ce que votre mère et votre père vous ont donné et appris. Même en sortant des clichés, on peut constater que la féminité et la masculinité sont complémentaires. Le père a un rôle important, notamment dans la construction de l’identité de son fils ou de sa fille.
En votant pour la PMA pour les couples de lesbiennes, on choisit délibérément de donner naissance à des enfants sans père. Alors que dans la situation actuelle, ces enfants existent suite à des drames, des ruptures, des deuils ou des dysfonctionnements, on veut produire cela au nom du droit de certaines femmes d’avoir un enfant. De quel droit parle-t-on?
Je crois que nous, en tant que société, nous avons le devoir de refuser le message qui dit que les pères ne sont pas nécessaires. Sinon, nous ouvrons la porte à des enfants intentionnellement sans repères paternels. Cher lecteur, chère lectrice, je vous encourage à observer vos enfants dans leur relation avec leur père, à penser à celle que vous avez avec le vôtre et à bien soupeser votre choix.
Stéphanie Zwick-Golay
Il se trouve qu’avec la PMA actuelle, le géniteur est déjà complètement escamoté, puisque tout est fait pour que l’enfant ne se doute de rien, à commencer par le choix du donneur en fonction de la ressemblance avec le compagnon de la future mère. Apparemment, du moment qu’il y a UN père, biologique ou pas, le compte est bon. Et tant pis si la filiation est basée sur un mensonge par omission, puisque les parents n’ont aucune obligation légale de révéler à leur progéniture comment elle a été conçue. Mais, tout le monde semble trouver cela normal! Notamment, les opposants au mariage pour tous!
Par ailleurs, c’est moins l’absence d’un père qui provoque des problèmes de développement chez certains enfants, car il y en a beaucoup qui grandissent très bien sans père, que l’absence d’un deuxième parent qui puisse aider l’autre à conjuguer obligations professionnelles et familiales. Et il y a probablement le traumatisme d’avoir été abandonné par son propre père. De fait, il n’y a aucune raison de croire qu’un enfant qui grandit avec deux mères ou deux pères se développera moins bien qu’un enfant éduqué dans une famille « traditionnelle ». Surtout, cet enfant ne risque pas de grandir dans un mensonge, sans connaître sa véritable histoire familiale, contrairement à de nombreux enfants nés de couple hétérosexuels ayant eu recours à la PMA.
Vous pouvez donc voter Oui à cette nouvelle loi en sachant que les droits des enfants grandissant dans des familles arc-en-ciel, seront aussi bien, sinon mieux protégés que ceux de leurs camarades issus de familles traditionnelles.