Elections cantonales: Le ministre PLR a annoncé sa décision.
C’est un homme serein et sûr d’avoir pris la bonne décision qui nous a reçu, mardi, dans son bureau de Conseiller d’Etat en charge du Département de l’économie, de l’innovation et du sport. Philippe Leuba avait choisi de communiquer sa décision quant à son avenir au sein de l’exécutif cantonal.
«Je ne solliciterai pas de nouveau mandat en mars prochain. Cette décision, je l’ai prise exclusivement en concertation avec ma femme». Clair, net et précis.
Philippe Leuba a quand même accepté d’être plus disert sur ses raisons. Il les a déclinées en trois points du moins important à celui qui a fait la différence.
En trois points
Premièrement: «15 ans, c’est long. Le plus souvent, les départs ont lieu après une douzaine d’années, mais cela n’a pas été déterminant».
Deuxièmement: «J’ai un âge (56 ans, 57 à son départ, ndlr) qui me permet de me projeter dans un nouveau défi. J’aimerais mettre mon expérience au bénéfice d’autres projets. Cinq ans de plus et cette opportunité ne se serait plus présentée.»
Troisièmement: «Vous le savez, je ne suis pas quelqu’un qui s’épanche sur ses états d’âme, mais du fond du cœur, je dois admettre que cette fonction et les tâches qui lui incombent sont dévorantes. C’est une passion et j’adore ce que je fais, mais j’ai demandé assez de sacrifices à ma famille. Même si ni ma femme, ni mes enfants ne m’ont demandé de renoncer, j’estime que je ne peux pas leur en demander plus et pour moi, impossible de continuer sans m’investir à 100%, sans être présent sur le terrain. Ma décision découle donc de ce troisième point».
Une décision personnelle
Et Philippe Leuba d’expliquer qu’il n’a pas consulté d’autres membres du Conseil d’Etat, ni les instances dirigeantes du PLR pour prendre sa décision. «Faire partie du Conseil d’Etat est un affaire entre le souverain et une personne et c’est en tant que tel que je me suis déterminé. La décision n’a pas été facile à prendre, mais je suis convaincu de faire juste».
Quant à savoir pourquoi il a attendu jusqu’à maintenant pour se déterminer, Philippe Leuba relève qu’il a voulu prendre le temps d’y penser avec sérénité et qu’avant le début de l’été, ce n’était pas possible. «J’étais totalement accaparé par les mesures de soutien économique pour les cas COVID; cet engagement me semblait plus important que d’entamer des réflexions sur mon avenir personnel». A-t-il été sensible aux pressions extérieures? Non. Elles allaient d’ailleurs autant dans le sens du départ que de continuer.
Il entend mener son mandat avec la même passion jusqu’à son terme à fin juin 2022 et évoque des pistes en ce qui concerne son avenir et son envie de mettre son expérience et son réseau au bénéfice de nouveaux défis.
Quand on lui demande de relever trois points qui lui ont particulièrement tenu à cœur, il n’hésite pas. Le sauvetage de Novartis, côté emploi, et la mise en avant de l’innovation, pour assurer la compétitivité du canton et son avenir économique, lui viennent immédiatement à l’esprit. Les Jeux olympiques d’hiver de la Jeunesse (JOJ) qui ont été une réussite, sportive, populaire et financière et, finalement, la mise en œuvre d’une réelle politique agricole à l’échelle cantonale qui apporte un appui nécessaire aux agriculteurs.
Pour ce qui est de la future campagne pour le Château, les choses se décantent côté PLR. Christelle Luisier Brodard a déjà annoncé, logiquement, sa volonté de continuer, et on attend la détermination de Pascal Broulis d’ici le 20 août, alors que de potentiels candidats sortent du bois.
D. Pittet (Vaud Presse)