Ils ont osé! Tout leur est bon pour justifier leur frénésie verte, leur religion qui frise le sectarisme. Ils se prétendent progressistes, alors que leur délire est purement régressiste puisque, de par leur initiative, ils veulent imposer le retour à une agriculture moyenâgeuse, voire néolithique (naissance de l’agriculture). Ces fanatiques ont osé imager leur jusqu’au-boutisme d’une manière tout simplement nauséabonde. A ce niveau de mauvais goût, on sombre dans le populisme grossier, dans l’indécence, voire l’obscénité. Les partisans du «oui pour une Suisse libre de pesticides de synthèse» ont atteint cette extrémité-là: en couverture de ce dépliant de 4 pages, un nourrisson étiqueté «Pesticides». Utiliser ce minuscule torse en guise de panneau d’affichage pour lancer la pierre aux agriculteurs, maraîchers, arboriculteurs et autres travailleurs de la terre relève de la honte. Que des individus tentent de crédibiliser leur campagne pour une alimentation saine par une image choc, outrepasse la morale, affirme une idéologie à sens unique qui ne vise, dès lors, qu’un extrémisme absolu.
Il n’était qu’à entendre (et voir) Céline Vara, conseillère aux Etats (NE) et vice-présidente des Verts suisses, lors de l’émission «Infrarouge» du 12 mai sur la RTS. A son hystérie oratoire jetant l’opprobre sur les cultivateurs empoisonneurs, voire criminels contre l’humanité, s’ajoutait une haine virulente qu’elle a distillée tout au long de sa méprisable prestation. Des propos à la limite de la diffamation, loin du débat démocratique dont les Verts s’en disent les plus honnêtes partisans. Loin de la prise de conscience qu’elle souhaitait imprimer après ses harangues, c’est la colère qu’elle a insufflée à moult téléspectateurs (suite à l’émission, la Neuchâteloise a d’ailleurs été placée sous protection policière après des menaces de mort). On peut aussi relever les actes de vandalisme perpétrés par des fanatiques saccageant un tracteur, incendiant un char, déchirant des bâches, etc. Un extrémisme qui bafoue sordidement la démocratie. Cette écologie-là est abjecte, indigne de s’affirmer en un parti politique et proche de la dictature. Cette écologie-là qui glorifie la désobéissance civile et la promeut en acte civique. Cette écologie-là qui veut sauver l’humanité tue l’Homme.
Coup fatal
Historiquement, le nombre de personnes actives dans le secteur rural augmente jusqu’aux années 1850 (fin du petit âge glaciaire). En 1860, au seuil de la révolution industrielle, la Suisse compte 2,52 millions d’habitants pour environ 650’000 personnes actives dans le secteur rural, soit 54%. En 1910, pour 3,71 millions d’habitants, la ruralité accuse une chute de près de 200’000 personnes actives: 457’000 (25%). La chute est inexorable. Ainsi, en 1990, avec environ 7 millions d’habitants, notre pays ne peut compter que sur 4% d’actifs dans la pratique agricole. Et aujourd’hui, avec 8,667 millions d’âmes, la Suisse n’est nourrie que par quelque 26’000 travailleurs de la terre, soit 3%. Avec cette mise à l’index des pesticides, les bobos-écolos et autres citadins donneurs de leçon assènent, c’est certain, un coup fatal aux exploitations traditionnelles. Déjà durement touchées par l’arsenal de lois, obligations et interdictions de toutes sortes, les agriculteurs ne pourront plus soigner leurs cultures pour assurer une production en rapport avec la population. Les conséquences de cette loi trop restrictive auront pour effet de voir se multiplier les disparitions d’exploitations (depuis les années 1990, la surface agricole diminue en Suisse au profit des terrains à bâtir, mais aussi des forêts). Aujourd’hui déjà, près de quatre d’entre elles et 12 agriculteurs sont perdus en moyenne chaque jour. Dramatique!
Du lisier pour nos amis
Pour l’anecdote, il est à relever que cette loi concerne aussi nos chers amis à quatre pattes, chats et chiens entre autres, porteurs de colliers antiparasites. Ceux-ci, en effet, sont imprégnés de pesticides de synthèse pour chasser la vermine. Si cette loi est approuvée, colliers et autres substances antiparasitaires synthétiques seront dès lors bons pour la poubelle. Dorénavant, nos petits potes poilus fleureront bon la fosse à purin puisqu’il faudra certainement les embardoufler de lisier d’orties ou autres décoctions. A la déchetterie aussi les produits que nous utilisons pour préserver notre potager et autres jardins et plates-bandes fleuris. Deux raison de plus pour voter NON à cette initiative tyrannique.
Jean-François Aubert