La mise en œuvre du réseau écologique de la Vallée de Joux a été initiée en 2012 sur la démarche volontaire d’un groupe d’agriculteurs de La Vallée. Situé sur le territoire des communes du Lieu, de L’Abbaye et du Chenit, son périmètre s’étend sur une superficie de plus de 3’800 hectares de part et d’autre du lac de Joux.
Le réseau écologique a pour principal objectif de mettre en liaison et d’améliorer la qualité des surfaces de promotion de la biodiversité (SPB) des agriculteurs participant au réseau. Les SPB sont des parcelles agricoles dont la gestion est proche de la nature. Chaque agriculteur au bénéfice des paiements directs est tenu d’avoir un taux minimal de 7% de SPB sur son exploitation. Dans le cas de la Vallée de Joux, elles se composent principalement d’herbages: prairies extensives et peu intensives, pâturages extensifs et pâturages boisés, surfaces à litière (prairies marécageuses). Ces SPB constituent des habitats privilégiés pour la faune et la flore en milieu agricole.
Dans le cadre du réseau écologique, les agriculteurs, en collaboration avec le bureau CSD en charge de l’élaboration du projet, favorisent le développement d’espèces «cibles» menacées au niveau national ou régional, comme le tarier des prés et le cuivré de la bistorte. Afin de répondre aux exigences écologiques particulières de ces espèces, des mesures d’entretien spécifiques supplémentaires sont mises en œuvre par les exploitants sur les SPB existantes, en plus des exigences de base requises pour chaque type de SPB. Des zones refuges sont par exemples maintenues en herbe lors des fauches sur les prairies et surfaces à litière, permettant la nidification des oiseaux nichant au sol, le développement des papillons et la fructification de la flore. De nouvelles SPB sont également mises en place afin de renforcer les possibilités de déplacement de la faune dans la zone agricole et d’augmenter le domaine vital des différentes espèces.
Le réseau écologique de la Vallée de Joux compte aujourd’hui
35 agriculteurs adhérents au projet. Grâce à leur implication, près de 360 hectares de SPB ont au total été inscrits au réseau depuis 2012 et bénéficient des mesures prises en faveur de la biodiversité. En parallèle, la connectivité biologique dans le périmètre du réseau s’est significativement accrue, en particulier dans le secteur sud-ouest du réseau entre Le Rocheray et Le Sentier. Le suivi biologique mené dans le cadre du projet a également pu mettre en évidence des effets positifs sur la faune, notamment sur le tarier des prés, espèce cible emblématique du réseau.
Louis-François Berney,
Président de l’Association du réseau écologique
de la Vallée de Joux
Véronique Smyke,
CSD ingénieurs SA