Nous allons voter sur l’initiative «Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage» de l’UDC que l’on peut appeler «initiative pour l’ interdiction de la burqa», parce que c’est de cela qu’il s’agit essentiellement..
L’enjeu de ce vote sur la burqa me tient énormément à cœur.
Quand je vois ces femmes-cimetière enfermées dans leurs habits noirs, leur visage condamné sous leur burqa, c’est tout moi-même qui se révolte.
De même que je me révolte en voyant les partis de gauche et des associations féministes voter en faveur de cet asservissement de la femme. Et pourquoi cela ? Parce que ces mouvements sont empêtrés dans leur embarras. Ce que je peux observer, c’est que leur mot d’ordre reflète avant tout une prise de position anti-UDC.
Cette initiative, ils n’avaient qu’à l’organiser eux-mêmes, et ils auraient eu tous leurs adhérents derrière eux.
Or la seule question qui se pose dans cette initiative, c’est la question de principe. A savoir: peut-on accepter, encore de nos jours, un tel asservissement de la femme? Moi je dis que non. Il est insupportable que l’on ose maintenir un être humain dans une condition pareille, c’est une atteinte aux droits élémentaires de la personne.
Pour moi donc, il ne s’agit ni de la Suisse, ni de religion, ni de l’UDC, il s’agit d’une question de droits de l’homme.
Et de liberté. Oui de liberté.
Quand j’entends certaines personnes ténors de la gauche -dont des femmes !- dire: «On ne va tout de même pas empêcher les femmes de s’habiller comme elles veulent», ça n’a rien à voir avec l’histoire de la burqa. Ces personnes le savent très bien: ces femmes soumises vivent sous la contrainte. Parler de liberté à ce propos est une tromperie.
Ce n’est pas les quelques femmes qui font les originales, à notre époque du tout et n’importe quoi, en se mettant dans un tel accoutrement et en déclarant qu’elles sont libres, qui vont changer quoi que ce soit à la condition de la femme soumise à un tel régime dans le monde.
Autre argument invoqué par ces défenseurs de gauche et féministes: «Mais cela ne concerne que quelques personnes chez nous». Est-ce une raison pour accepter une telle atteinte à la dignité humaine?
Et puis il se dit aussi que si la burqa était interdite, cela pourrait causer une perte pour le tourisme. C’est se moquer du monde. Se lamenter de ce que quelques polygames milliardaires doivent supprimer la prison noire qui sert de vêtement à leurs esclaves féminines, quelle pensée misérable!
Et enfin, l’on me dit que les autres pays n’en ont rien à faire du vote de notre petite Suisse. Je réponds que cela n’est pas vrai. Accepter le refus de pratiques qui sont des atteintes au droit élémentaire de la personne a une immense valeur de symbole et va se répandre un peu partout sur les «réseaux sociaux». C’est une pierre de plus dans la construction du féminisme dans le monde.
On le voit bien, l’énorme discussion que suscite cette initiative montre à quel point c’est une question sensible, et à quel point elle dérange, parce que, UDC ou non, on ne peut pas s’en tirer par une pirouette.
Nos féministes semblent avoir oublié tout cela, juste le temps de voter non à l’UDC et donc oui au cimetière infligé aux femmes soumises à ce régime insupportable.
Et puis il y a Géraldine Savary et Maryse Dormont, toutes deux du PS (je prie celles que j’aurais oubliées de m’excuser). Elles expriment leur rejet de la burqa, instrument d’oppression de la femme, d’une façon très claire. Heureusement que certaines sauvent l’honneur.
Ma conclusion personnelle, c’est:
Est-ce que je vote pour l’UDC (donc le Oui) ou pour l’asservissement de la femme (= Non)?
Réponse : Je vote contre l’asservissement de la femme. (OUI)
Bernard Walter