S’il faut trois longs articles pour nous expliquer pourquoi approuver l’initiative de l’UDC le 27 septembre, c’est qu’il y a un problème. En réalité, l’enjeu de ce vote est très simple: voulons-nous jeter à la poubelle plus de 20 ans de relations patiemment construites avec nos voisins européens? Car sous prétexte de s’attaquer à la libre-circulation des personnes, l’initiative menace les sept accords bilatéraux 1. Ils forment un tout: en résilier un, c’est les résilier tous. Et contrairement à ce qu’affirme Lucie Rochat, cette résiliation est automatique. Chacun peut le vérifier, c’est écrit noir sur blanc. A quoi servent-ils ces accords? Ils sont le fondement actuel de nos relations avec nos voisins et facilitent en particulier l’accès des
entreprises suisses au marché européen. Lorsqu’on sait que l’Europe achète 52% des exportations suisses, il faut vraiment réfléchir à deux fois avant de casser ces traités, surtout en période de crise. En plus, l’UDC ne propose aucune solution de remplacement crédible. Laisser entendre qu’en cas de non, l’Europe s’empressera d’exaucer tous les caprices de la Suisse est ridicule. C’est le même genre de promesses que les Anglais avaient entendues avant le Brexit et on en voit le résultat. Non, ce dont nous avons besoin, c’est de stabilité avec nos voisins et pas d’aventurisme sans lendemain.
Dominique Rochat
Genève