Il est des chasseurs raisonnables. Qui s’opposent à la nouvelle loi sur la chasse. Qui ont lancé une pétition pour le NON à la loi, bien suivie même dans leurs rangs. Mais qui sont contraints à faire profil bas face à leur propre faîtière, la «JagdSchweiz». Face à ces chasseurs réfléchis se dresse une frange d’ultras, les «régulateurs» autoproclamés (ils sont les seuls à savoir ce qui est juste!) qui ne conçoivent la faune qu’en terme de gibier. Ces derniers se réservent le monopole des proies, privant ainsi le 99,9% de la population, celle qui ne chasse pas, de pouvoir bénéficier d’une nature respectée. Dans leur convoitise à se réserver leurs trophées, pour en écarter tous leurs concurrents, notamment les grands prédateurs naturels, ils prétextent le danger que représenterait le loup. Une bête qui leur est bien utile d’instrumentaliser. Qu’ils décrivent sournoise et présentent sous le seul angle du préjudice. Dont bien sûr ils sont les victimes. Le loup qu’il faut pour le moins «réguler». Un terme qu’ils se sont appropriés et qui cache un laxisme qui n’attend que l’occasion de s’étendre. Le jour où, si la loi passe, ils pourront «intervenir», à titre préventif. Selon un principe de précaution bienvenu, arrangé avec leur canton, à l’abri du contrôle de la Confédération moins complaisante. Pour y parvenir il leur faut générer un sentiment de peur au sein de la population. Le loup est dangereux. Or durant le siècle écoulé, aucun cas de mort humaine n’a pu être attribué au loup, pour l’ensemble de l’Europe. Alors que rien qu’en France, plus de 400 personnes (promeneurs, joggeuses,…) sont mortes sous les balles des chasseurs, ces 20 dernières années. Selon des chiffres officiels dont on parle si peu, on se demande bien pourquoi. Qui donc est le plus dangereux? Ils jettent l’anathème sur ces prédateurs. Ils peuvent ainsi occulter le fait, qu’avec cette nouvelle loi, les espèces en voie de disparition, comme le lagopède (la perdrix des neiges), le lièvre variable ou la bécasse des bois, parmi tant d’autres espèces menacées, verront leur protection se restreindre pour leur seul profit. Espèces pourtant officiellement protégées mais tout de même chassables. Comprenne qui pourra. Quelle gloire tirent-ils à réserver à leur seul usage un tétras empaillé soutiré à ceux qui auraient tant souhaité le contempler vivant dans une nature respectée? Cette frange d’activistes, aussi réduite qu’arrogante, s’érige paradoxalement en protecteurs d’une nature qu’ils organisent à leur goût. Détournement dont les chasseurs raisonnables sont conscients et qu’ils tentent d’empêcher, respect à eux. On souhaiterait voir que ces ultras développent la même énergie, puisqu’ils exigent cette loi, à respecter celle déjà en place. Et à, par exemple s’ériger avec autant de vigueur, contre le braconnage, notamment du lynx en Valais. Dont ils se gardent bien de parler.
Ne laissons pas ces extrémistes nous imposer leurs «besoins». Soutenons les chasseurs raisonnables et avec eux votons NON au projet de cette nouvelle loi.
Dr Charles Dvorak / Vallorbe
Excellent article! Originalité et justesse du propos.
Merci, Cher Docteur!
François Mastrangelo
Très bonnes remarques.
Les chasseurs ( une infime part de la population) s’arrogent le droit de » réguler » la faune ( euphémisme pour dissimuler les motivations de leur activité de pur loisir). Les grands prédateurs le feraient naturellement, sans s’attaquer aux moutons estivant dont la surveillance est souvent bien lâche et dont beaucoup ne sont pas enfermés dans une étable la nuit. Ceux tués par le loup ( et parfois d’ailleurs par des chiens…) ne représentent que le 7% des quelque 4000 bêtes qui meurent pendant l’estivage…