Une réponse à des questions posées suite à mon courrier du lecteur FAVJ du jeudi 25 juin.
Le gyrobroyage détruit absolument tout sur une profondeur d’une vingtaine de centimètres, tout est laminé, fragmenté et réduit en bouillie qui va faire du sol originel constitué de fentes, d’anfractuosités, de cavités, de cuvettes et monticules, et tout ce qui fait un sol de pâturage avec ses «habitants» de tout un petit monde sous-terrain et de surface, jusqu’aux petites fourmilières, bref toute une mini faune là depuis des lustres et si indispensable à l’équilibre de la nature qui est anéantie au sacro-saint humanoïde si avide de modifier un aspect multimillénaire qui n’en demande surtout pas tant. Un jour au cours d’une promenade vous allez découvrir le résultat de ce travail réalisé, soit dans la légalité d’autorisations? Soit une réalisation dans la plus pure illégalité? Dans les deux cas le carnage écologique est choquant!
Après le passage du gyrobroyeur le sol est lisse d’un mélange tassé de cailloux archi-fragmentés mélangés à la terre pour une sorte de ruban-bouillie fait de multi-composants puisque les racines, les souches, et tout ce qui se trouve au sol à ce moment se trouve haché-menu. Les «défauts» qui étaient l’âme du pâturage sont aplatis, qui une fois tassés par le temps deviendront une couche pratiquement imperméable lors de fortes pluies, l’eau n’étant de ce fait plus à même de pénétrer rapidement dans le sous-sol pour rejoindre les sources et autres écoulements de profondeur,… l’eau désormais ruisselante s’en ira vers d’autres profondeurs, voire d’autres sources,… et que va-t-il immanquablement se passer sur ces espaces tassés par l’engin broyeur? Et bien à chaque gros orage ou même lors de longues précipitations, je vous invite à un petit calcul mental: surface d’analyse pour mon exemple: 100 x 100 mètres, (petite surface) ce qui nous donne 10’000 mètres carrés, et un orage de 10 mm soit 10 litres au m2, (petit orage) et nous voilà donc avec 100’000 litres qui au lieu de pénétrer normalement dans le sol vont s’écouler en surface et avec certitude chercher un cheminement vers le bas de plus en plus rapidement puisque sa possibilité de pénétration a été supprimée en grande partie, comme certaines zones en France en ont fait l’amère constat par des inondations ingérables à chaque violent orage! On n’en est pas encore à ce stade, mais ces 100’000 litres additionnés de ceux des parcelles adjacentes au pâturage vont gonfler «un torrent» aux risques destructeurs, et là mon exemple ne prend en considération qu’un petit orage de 10 mm. Des orages ont prouvé des chutes d’eau jusqu’à 50 mm et encore plus! Au final ça pourrait bien être en millions de litres ce mini-torrent «conçu» par une «simple gyrobroyeuse attelée à un tracteur,…!».
Ceux qui ont pris l’option de ce labourage gyrobroyeur vont vers de grosses désillusions à cause de ces incontrôlables et ingérables ruisseaux. L’eau ira toujours vers le bas comme on le dit mais dans mon exemple plus à la même vitesse que de passer naturellement par le sous-sol de «l’ancien pâturage» c’est une certitude.
En espérant avoir répondu à tous ceux qui se posaient des questions sur cette nouvelle technologie de «pointe»,… je n’ai plus rien à dire, si ce n’est: PAUVRE ÉCOLOGIE ET PATRIMOINE PERDUS à tout jamais! Parfois je me dis que si au lieu de s’attaquer à certaines multinationales polluantes (avec raison) on s’occupait premièrement tout simplement de chez nous.
Claude-André Depallens nyonnais et toujours combier de cœur, mais
Vallée prend soin de toi.
Grand est mon étonnement du peu de réaction sur cette « nouvelle technologie » qui fait gentiment son arrivée jusque dans les alpages et pâturages. Étonnement aussi de vous savoir accepter ce saccage de votre patrimoine, du nôtre et celui de nous descendants.
Étonnement encore de constater avec amertume que l’on oublie rapidement ce qui se passe pour ne pas que ça dérange, après tout cette gyrobroyeuse n’a fait que de passer et s’en est allée ailleurs. Et si elle revenait on ne la reconnaîtrait même déjà plus!
Et puis au final, ce n’est pas très médiatique une gyrobroyeuse, nos jeunes préfèrent l’odeur des villes pour s’y rassembler et manifester leur mécontentement sur notre gestion du climat autour d’une Gretta venue du Nord accompagnée de tous ses journalistes avides de remplir des pages de nos journaux! C’est vrai qu’une manif est défoulante à se déplacer d’une ville à l’autre pour aller montrer que l’on accepte pas que l’on maltraite la Planète. Allons, nous tous, réagissons aussi lorsqu’un « petit » alpage devient aussi plat qu’un terrain de golf ou un terrain de pétanque à 1200 mètres d’altitude. Bonne semaine et bonne conscience à toutes et tous.
CAD
Le gyrobroyage, cette technique moderne est maintenant employée par les prestataires d’ENEDIS pour « gérer » la végétation aux abords des lignes électriques. Quelques heures suffisent pour tout détruire . Vous parlez d’un gyrobroyeur attelé à un tracteur, je vous laisse imaginer les dégats lorsque le travail est fait par une pelle araignée du type kaiser S12 équipée d’une tête gyro: toute la végétation est déchiquetée, le bois est quasiment irrécupérable et un engin de 13 tonnes est passé sur des murs en pierres sèches plus que centenaires qui retiennent sur une forte pente l’arène granitique instable, dans une région soumise aux épisodes méditerranéens. Tout ça sans que le propriétaire ne soit averti de l’intervention.
Au bout du compte, soulagé qu’un muret plus haut que les autres n’ait pas permis à l’engin de de passer au milieu du captage de 2 sources.
Ne croyez pas être le seul à vous inquiéter de ces techniques, mais hormis les propriétaires directement concernés, rares sont ceux qui s’en préoccupent.
Par contre au moins lorsqu’il s’agit d’Enedis, les « araignées » gyrobroyeuses et autres « girafes » élagueuses sont très médiatiques : 3 kms traités en 3 jours, ça fait réver…