C’est en 1978, à la première Schubertiade de Champvent, qu’André Charlet fit appel à un jeune pianiste de 23 ans afin d’accompagner au piano certaines œuvres du répertoire pour chœur d’hommes. Dès lors, fidèlement et talentueusement, notre ami François Margot, avec un doigté et une patience infinie, n’a cessé de prêter son précieux concours à la Chorale du Brassus. D’une grande discrétion au naturel, il aimait s’extérioriser dans de brillantes interprétations. Par exemple assez récemment en Crête, à Héraklion, où ses variations subtiles sur «l’âme du Jura», reflet de ses dons d’improvisation, laissèrent les choristes et l’auditoire émerveillés.
François Margot, par ailleurs membre d’honneur de la Chorale du Brassus, prit la relève, en 2017, de Jean-Claude Guermann comme assistant de direction, sous la conduite de Stanislava Nankova. Avec la pincée d’humour dont il aimait émailler ses propos, il a su maintenir le cap, même quand l’équipage s’amenuisait…
Mais l’heure de la retraite sonne et, pour un musicien, cela a certainement une consonance particulière… François nous accompagnera encore jusqu’aux Rencontres Internationales de Chœurs d’Hommes de la Vallée de Joux (RICHVJ) du 19 au 21 juin 2020. Il pourra dès lors se libérer de certaines obligations, et profiter de cet heureux temps pour explorer d’autres univers sonores et, sans doute, sillonner la campagne sur sa bicyclette robuste, s’inspirant peut-être des chants de la gent ailée pour les traduire à travers les instruments de son choix… C’est donc avec une infinie reconnaissance que la Chorale du Brassus, petit à petit, prend congé de ce grand musicien.
Pour la Chorale du Brassus:
R. Ballif