Droit de réponse d’Unia au sujet de la publication d’un communiqué sous forme d’article dans la Feuille d’Avis de la Vallée de Joux du 11 juillet 2019 relatif au licenciement du délégué syndical de Dubois Dépraz.
Dubois Dépraz nous avait habitués à moins d’arrogance. Que s’est-il passé? Il y a quelques mois encore, les principes de probité qui régissent depuis près de cent ans les relations de travail entre les salariés et les patrons dans l’horlogerie combière étaient encore de mise au sein de l’important sous-
traitant Dubois Dépraz, employant 370 salariés. Or depuis l’arrivée d’un nouveau directeur général, il y a 2 ans, la coutume convenue et inscrite dans la CCT horlogère a progressivement volé en éclat.
En 2018 déjà, l’entreprise s’est fait remarquer par une hostilité non dissimulée contre les droits des travailleurs en violant la CCT, ceci après avoir donné un avertissement, retiré par la suite, à notre délégué syndical pour avoir défendu l’application du texte et consulté ses collègues. Suite à l’intervention de notre délégué pour une autre violation concernant le temps de travail au printemps 2019, la direction a cherché un prétexte pour s’en séparer.
Depuis plusieurs jours, avant même la tenue de la manifestation du lundi 8 juillet, Dubois Dépraz étale partout et à qui veut l’entendre les motifs du licenciement. L’entreprise va même jusqu’à affirmer à tort que son collaborateur licencié reconnaît ces motifs. Les agissements de Dubois Dépraz sont graves. Ils portent atteinte à son intégrité et à sa personnalité.
Notre délégué syndical, s’il a commis une erreur, n’a jamais cherché à nuire à l’entreprise. Affirmer que son erreur aurait pu porter atteinte à la réputation de Dubois Dépraz et la qualifier de «faute grave» est malhonnête et l’entreprise le sait pertinemment. Le qualificatif de «tromperie» qu’emploie la direction est calomnieux. Comme mentionné à plusieurs reprises à cette dernière, notre délégué n’a jamais eu l’intention de porter atteinte ni à l’image de l’entreprise, ni à l’honneur d’un collègue. D’ailleurs, en cas de problème, des étapes de contrôle étaient encore prévues plus loin dans la chaîne de production.
Lors de la séance du 27 juin entre Unia, l’association patronale UFGVV et Dubois Dépraz, l’entreprise avait promis un dossier conséquent. A réception du dossier du collaborateur, force est de constater qu’il est long, mais essentiellement d’évaluations très positives de son chef direct et de félicitations!
Non! On ne touche pas à un délégué syndical et c’est bien à cela que l’entreprise Dubois Dépraz s’est attelée, réduisant au passage en cendres la carrière professionnelle d’un jeune horloger rhabilleur, fils d’agriculteur du cru et formé à l’Ecole technique du Sentier durant quatre années. Les dirigeants de Dubois Dépraz ne sont pas issus du même «monde». La manifestation du lundi 8 juillet est aussi un avertissement: on ne traite pas les ouvriers de la sorte. On ne licencie pas un jeune horloger à la première occasion parce qu’il s’est investi pour défendre les intérêts de ses collègues!
Cette affaire prendrait une dimension politique? Dubois Dépraz et l’UFGVV nous y ont forcés. Premièrement et contrairement aux allégations parues dans la presse et sur les réseaux sociaux, les instances de résolution des conflits prévues par la CCT nous ont été refusées le 3 juillet dernier. Ensuite et malgré plusieurs tentatives, Dubois Dépraz a refusé la tenue d’une réunion en vue de trouver une issue favorable aux deux parties. Enfin, Dubois Dépraz n’a jamais cherché à trouver une quelconque solution et campe depuis le début sur sa position.
Nous appelons aujourd’hui Dubois Dépraz à la raison et demandons la réintégration immédiate de notre délégué syndical.
Noé Pelet
Secrétaire de section Vallée de Joux
Resp. secteur industrie à Unia Vaud