Cher Franz Weber,
Par amour de la nature et de notre pays, vous avez consacré l’essentiel de votre vie à la sauvegarde de sites dont la beauté était menacée, tant par la «scupidité» d’une poignée de promoteurs peu scrupuleux que par la passivité et la susceptibilité d’autorités et de citoyens que le courage n’étouffe pas!
Ainsi, dès 1977, grâce au lancement de deux initiatives successives victorieuses, vous avez sauvé le vignoble de Lavaux, qui s’est vu ensuite classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, en 1997. A cette occasion, les artisans de cette consécration et les autorités vaudoises ne vous ont que très tardivement invité à Cully pour une cérémonie officielle où vous n’avez même pas eu droit à la parole!
Relégué au fond de la cantine, vous avez accepté, avec le courage qui vous caractérise, de voir le fruit de votre tenace combat initial récupéré par ceux qui semblent ignorer l’essence même du respect et de la reconnaissance. Excepté Monsieur Pascal Couchepin, le seul à vous avoir remercié…
Rebelote, lors du dixième anniversaire de ce classement en septembre 2017 à Cully, à propos duquel 24Heures s’est fendu d’un superbe cahier de vingt pages louant les artisans de cet authentique exploit, sans la moindre référence à votre rôle fondamental: aucune citation, aucune photographie, même pas la mention de votre nom… Quelle ingratitude crasse à votre égard!
Mais, à l’instar du Major Davel sacrifié, vous saviez, comme quelques autres, que le résultat obtenu primait sur ces petitesses vaudoises, hélas toujours d’actualité.
Cher Franz Weber, qui contemplez maintenant de Là-haut ce coin de paradis terrestre désormais préservé, au revoir et merci d’avoir sauvé Lavaux.
Franck Paillard,
Les Charbonnières