2018 fut une année à nouveau marquée par de profonds dérèglements. Climatiques, ce sont les premiers auxquels on pense, mais aussi politico-économiques.
Températures extrêmes et vents violents, tels furent les prémices des incendies meurtriers qui ont frappé la Californie et la Grèce durant l’été. Ironie du sort, des précipitations diluviennes se sont abattues peu après dans la région d’Athènes, accentuant encore les effets dévastateurs du feu. Près de chez nous, le Doubs a terriblement souffert aussi. En forte crue durant le mois de janvier suite aux intempéries, son niveau s’est petit à petit normalisé avant que le cours d’eau ne finisse totalement asséché en automne dernier. Des images impressionnantes de bateaux à même le sol et une hécatombe au niveau de la faune en certains endroits.
L’économie, elle aussi, a montré des signes d’agitation. La guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis et la Chine, les barrières douanières qu’ils s’infligent réciproquement, ont des répercussions très négatives sur l’économie mondiale. La bourse, quant à elle, s’accommode toujours très mal des incertitudes et l’évolution de l’indice boursier helvétique SMI a parfaitement illustré ce mauvais climat. Euphorique en janvier, sombrant totalement en février, remontant la pente durant l’été avant de terminer l’année en chute presque libre. Au final une perte largement supérieure à 11% sur l’ensemble de l’année!
Pour ce qui concerne la branche horlogère, les exportations de montres suisses furent en forte reprise durant les 3 premiers trimestres, avant de montrer quelques signes de fébrilité en fin d’année, la moyenne annuelle restant cependant assez nettement positive.
Dans ce contexte agité, où le meilleur et le pire se côtoient de près, les affaires de notre établissement ont plutôt bien résisté, quand bien même les taux extrêmement bas pèsent toujours plus sur la rentabilité.
Bilan
Le total du bilan se monte à CHF 184.8 mio; il est pratiquement inchangé (+0.3%) par rapport à l’exercice précédent. Néanmoins, et cela est un signe tout à fait réjouissant, nos affaires hypothécaires progressent de CHF 4.3 mio (+2.9%) à CHF 152.4 mio; cela signifie que les autres prêts à la clientèle privée, institutionnelle ou aux collectivités publiques se sont réduits de CHF 2.2 mio, un chiffre qui traduit de manière générale pour ce type de clients un excédent de liquidités affecté au remboursement de leurs emprunts.
Les fonds passifs clôturent aussi à des niveaux pratiquement inchangés par rapport à l’exercice précédent, un signe aussi que la persistance de rémunérations proches de zéro n’incite plus les clients à thésauriser. Compte tenu des différentes attributions aux réserves, nos fonds propres atteignent désormais 10.3% du total du bilan (ex 10.1%) ou, vu sous un autre angle, 259%.
Compte de résultat
Compte tenu d’un suivi très attentif des taux actifs et passifs, compte tenu aussi d’une gestion des liquidités plus pointue, le résultat net des opérations d’intérêts (CHF 2.7 mio) est pratiquement identique à celui de l’exercice précédent.
Les charges d’exploitation ayant été bien maîtrisées, le résultat opérationnel se monte à CHF 910’000. Le recul de CHF 168’000 par rapport à 2017 s’explique en grande partie par une attribution aux autres provisions de CHF 125’000.
Il faut par ailleurs rappeler que certains produits hors exploitation, qui avaient profité aux exercices antérieurs, n’ont plus eu de portée en 2018. Il s’agissait notamment de la vente des activités informatiques et de la liquidation d’un fonds de réserve commun au groupe de banques régionales. Ce retour à la normale explique l’attribution d’un montant inférieur à celui de 2017 à la réserve pour risque bancaire généraux (CHF 125’000; ex CHF 450’000).
Au final, l’exercice clôture avec un bénéfice de CHF 501’000, ce qui permet de proposer à l’assemblée générale un dividende de 17%, inchangé par rapport à l’exercice précédent.
Perspectives 2019
Au niveau des taux, les changements ne sont pas pour demain car la marge de manœuvre de la Banque Nationale Suisse est extrêmement ténue. Le franc suisse, déjà très cher, souffrirait d’une hausse de taux, risquant de plonger les entreprises exportatrices, de même que les acteurs du tourisme, dans une situation très inconfortable.
A une échelle plus large, les facteurs géopolitiques évoqués en préambule devraient continuer à peser sur la croissance mondiale en 2019. Nous espérons cependant pouvoir préserver notre résultat net des opérations d’intérêts et dégager un profit en légère augmentation, aidés en cela par la réforme de l’imposition des entreprises vaudoises (RIE 3), laquelle va alléger la charge fiscale de notre établissement.
Pierre Dubois
Président du Conseil d’Administration