L’Ensemble choral Val d’Orbe propose le dimanche 13 janvier un concert composé d’œuvres d’un compositeur et musicien exceptionnel du XVIIIe siècle, Dietrich Buxtehude.
Il est intéressant de se pencher un instant sur cette «star» de l’époque baroque.
Né en 1637 à Helsingborg au Danemark et mort à Lübeck en 1707 en Allemagne, Buxtehude fut l’un des musiciens les plus reconnus de son temps.
Ses origines sont mal connues, mais il est à peu près certain que ses parents étaient d’origine danoise.
L’éducation de Dietrich Buxtehude se déroule donc pour l’essentiel au Danemark, où il vit dès l’âge de cinq ans. Outre de possibles études classiques à la Lateinschule d’Elseneur, il étudie la musique, sous la conduite de son père. On ne sait rien de plus sur sa formation. Tout juste peut-on émettre l’hypothèse qu’il se soit rendu à Copenhague, où la cour de Frédéric III est un des foyers musicaux les plus brillants d’Europe. Il est également possible que Dietrich se soit rendu à Lübeck, auprès de l’organiste Franz Tunder. Toujours est-il qu’à la mort de ce dernier en 1667, il est retenu pour lui succéder comme titulaire de Sainte-Marie de Lübeck: il y prend officiellement ses fonctions le 11 avril 1668. La vieille capitale hanséatique est une métropole commerçante d’importance, bien qu’une crise économique y sévisse alors. L’organiste est la principale figure musicale de la ville. Son installation est rapide: il acquiert la bourgeoisie lubeckoise en 1668. La même année il épouse une fille de son prédécesseur, Anna Margaretha, née en 1646, ils auront sept filles.
Il noue de fructueuses amitiés musicales et attire de nombreux élèves parmi lesquels on compte sans doute Jean-Sébastien Bach. En 1705, ce dernier fit 400 km à pied pour se rendre à Lübeck, où il séjourna trois mois auprès de Buxtehude. L’œuvre de ce compositeur prolixe est considérable. On y trouve notamment des joyaux tels que les Abendmusiken qui feront l’objet du concert du 13 janvier au Temple du Sentier.
Un détail piquant de la vie de Buxtehude concerne sa succession:
En effet, comme Buxtehude n’a pas de fils et dont le meilleur élève, Bruhns, est mort prématurément en 1697, cela préoccupe le conseil de Lübeck qui, dès 1703, invite Johann Mattheson à venir faire acte de candidature. Ce dernier se rend à Lübeck accompagné de son jeune ami Georg Friedrich Haendel, en août 1703. C’est Mattheson qui relate que Buxtehude aurait exigé une clause matrimoniale: son successeur aurait ainsi dû se marier avec l’une de ses filles, sans que l’on sache laquelle. Cette clause fut refusée par Mattheson et Haendel, à qui le poste aurait également été proposé. Albert Schweizer ironisa sur cette proposition de Buxtehude en prétendant (sans aucune preuve d’ailleurs) que «Mademoiselle Buxtehude n’avait ni les agréments de la jeunesse ni ceux de la beauté».
Le programme proposé par Val d’Orbe est une musique à la fois recueillie, joyeuse et brillante qui s’harmonisera parfaitement avec l’ambiance lumineuse des bougies de Kalalumen.
Rappelons que la billetterie est ouverte à l’Office du Tourisme et sur Internet à
www.myvalleedejoux.ch ou sur le site www.valdorbe.ch
Il est recommandé de réserver ses places rapidement.
Georges-Henri Dépraz