Le promeneur que je suis est souvent stupéfait de constater l’état de nos forêts suite à des coupes de bois. Renseignements pris, il m’a été dit que les branches laissées à même le sol, souvent dans un fouillis indescriptible, favorisent à terme la constitution de l’humus et de ce fait le cru des arbres. Peut-être, mais qu’en est-il des profondes ornières laissées par les engins de débardage, aux roues munies de chaînes, qui détruisent trop souvent les jeunes pousses, abrasent le sol en faisant apparaître la roche? De plus, l’emploi de ces engins particulièrement par temps humide dans des pâturages où la couche de terre est très peu abondante, peut abimer durablement les sols. J’ai également constaté parfois le peu de soin apporté lorsqu’il s’agit de brûler des branches dans les pâturages: des troncs calcinés jonchent encore les sols et donnent une image de désolation.
La forêt, tout comme nos pâturages, sont des biens inestimables qu’il s’agit de protéger. En raison de la stagnation des cours du bois (momentanée peut-être si l’on songe que ce matériau présente des avantages certains pour la construction en comparaison du béton), il est compréhensible que les Communes et l’Etat de Vaud cherchent à minimiser les coûts d’abattage et de débardage par l’emploi d’engins performants. Mais ce recours à de lourds tracteurs devrait, à mon avis, être assorti de quelques précautions. Si le temps du débardage avec les chevaux et les coupes faites à la hache est révolu, un équilibre en la matière est à rechercher entre rentabilité et protection de la nature.
J’ai passé l’âge d’entrer en polémique… et suis curieux de nature et de tout ce qui concerne la nature! Je suggère par ces lignes qu’une conférence soit donnée par un ingénieur forestier avec la présence de nos Municipaux concernés à l’intention de la population combière. Une telle initiative permettrait de répondre aux nombreuses questions que se posent les citoyens amoureux de nos forêts.
Henri Berney
L’Abbaye