Cher Monsieur Piguet,
En janvier 1954, j’allais avoir 7 ans, je me rappelle d’avoir pris le train au Pont, avec mon père, pour aller voir le fameux concours du Brassus; je m’en souviens encore… Comme si c’était hier! Puis, les années passant, je me suis mis à l’œuvre, comme tous les Combiers valides de l’époque, pour aller, chaque début d’année, donner un coup de main pour la mise en bonne conformité des installations de l’INTER suivante; à cette époque, il n’y avait plus ce bout et l’autre bout, mais un seul esprit combier et une seule Vallée! Que de beaux souvenirs! A l’âge de 14 ans, j’avais mis de côté avec mes amis Bolomey du Pont et Berney de L’Abbaye, CHF 120.00 pour acheter à un tchécoslovaque une paire de skis de saut qu’il avait le droit de vendre, histoire de se faire un peu d’argent de poche! et puis, je me souviens aussi, à l’Hôtel de Ville de L’Abbaye où les Russes étaient logés, du Commissaire politique qui encadrait l’équipe et qui, à l’heure du café «cassait» un rouleau de pièces de 2 CHF toutes neuves et en donnait une pièce à chacun des compétiteurs, argent de poche pour la journée! Cela m’avait passablement impressionné! (Lorsque l’on sait combien touchent en 2018, certains sportifs d’élite!).
Bref, tout cela pour vous dire le plaisir que j’ai eu à feuilleter votre remarquable ouvrage acquis récemment à l’Office du Tourisme de La Vallée, au Sentier, ouvrage nous rappelant avec bonheur et passion, tant et tant de souvenirs, heureusement encore présents aujourd’hui à nos esprits.
Je tiens simplement à vous tirer mon chapeau, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui ont collaboré de près ou de loin à rassembler autant de documents exceptionnels; un vrai travail de… fourmi!
Lorsque l’on retrouve dans vos pages, le regretté Loucha, Reymond dit «La Pompe», Conrad Rochat, Vico Rigassi, Robert Piguet, William Schmid, et bien d’autres, de même que Georg Thoma, célèbre champion olympique sur une luge en plein Brassus, malheureusement entré en collision avec une voiture sur la «raquette» d’arrivée de la Chirurgienne» je n’ai pas honte à le dire, mais les larmes aux yeux me sont venues!
Depuis bientôt 15 ans, je suis le responsable de la partie festive des compétitions de combiné nordique de Chaux-Neuve (Je viens de remettre le flambeau) mais les Combiers ont su passer la frontière et y sont toujours présents: Bianchi, Henri-Louis, Roland (l’architecte), toujours fidèles au poste; de plus, lors de notre soirée du samedi (750 fondues en moyenne)!) c’est bel et bien et très souvent que la soirée est animée musicalement par l’exceptionnel orchestre THE GOMM’S (Alain Rochat dit la Gomme et… à la batterie, La Pompe junior qui marche à la baguette!
Le Brassus, fourmilière de grands et d’exceptionnels horlogers depuis la nuit des temps, a acquis une notoriété tout au long des siècles, mais aussi et surtout grâce à l’INTER et peut-être: à sa nouvelle gare du PBr; dommage que le TGV ne s’y arrête pas tous les jours!
Cher Monsieur Piguet, le témoignage prenant et surprenant que vous laissez aux générations futures, aux Combiers, aux amoureux des compétitions nordiques en général est d’une grandeur et d’une précision (toute horlogère) qui fait mon admiration; vous pouvez être fier de votre travail et de son résultat, d’autant qu’il a été magnifiquement imprimé par l’imprimerie Baudat dont la réputation n’est également plus à faire; comme vous le dites si bien en conclusion de votre livre: Santé! et peut-être l’avez-vous oublié «Vive nous!»
Claude-Alain Rochat
Il y a maintenant plus de 60 ans, j ai travaillé une petite annee a l Hôtel de France du BrassusL ambiance qui régnait dans ce village où tout le monde se connaissait, etait cousin plus ou moins éloigné, l’isolement les mois d’hiver, tout cela m’était inconnu et a marqué ma vie à jamais.
Quand on a fait parti de cette « communauté », qu’on a participé à la mise en place de l’Inter plusieurs années durant, j’imagine que retrouver tous ces souvenirs dans un livre est assez merveilleux….