Paysans et consommateurs «dindons de la force»?

Si l’armée est nécessaire au respect de l’intégrité du pays, la bonne santé de son agriculture, seule garante de son autonomie alimentaire, lui est indispensable et indissociable.
Il paraît donc hallucinant, de prime abord, de voir le C.F. Schneider-Ammann rejeter si violemment les deux initiatives soumises au peuple le 23 sept., instrumentalisant de surcroît la peur d’une augmentation des prix, ceci pour tenter désespérément de renverser la vapeur (78% des intentions de vote, gauche droite confondues!)…
Mais à y regarder de plus près, on y découvre une raison moins avouable!
En effet, ces deux initiatives représentent une menace directe pour le développement de nouveaux traités de libre-échange (MERCOSUR) chers à ses amis néo-libéraux et à leurs actionnaires!
Que ces deux initiatives soutiennent nos paysans, déjà soumis à une concurrence déloyale, astreints qu’ils sont aux normes suisses plus strictes que celles appliquées aux produits massivement importés (tel le bœuf du Paraguay, nourri aux OGM, élevé aux hormones de croissance et aux antibiotiques préventifs!) par Migros et Coop, prélevant des marges respectives de 40% et 30%; que ces initiatives défendent la qualité, donc la santé des consommateurs que nous sommes comme de celle de notre environnement, tout cela, le C.F. Schneider-Ammann n’en a cure!
Pas plus que du respect de la volonté populaire, acceptant pourtant à 78% le contre-projet à l’Initiative «Pour la sécurité alimentaire» le 24 sept. 2017!
Pas plus que les centaines d’exploitations qui disparaissent chaque année. Pas plus que les suicides d’agriculteurs (7 en 2016 que pour Vaud), focalisé qu’il est par la défense bec et ongles des industries d’exportation comme celle, familiale, que dirige… son fils!
A tel point qu’on peut légitimement se demander s’il s’agit d’un conflit d’intérêts!
C’est pourquoi, pour la santé de nos courageux producteurs nourriciers comme pour celle des consommateurs, je vote 2X OUI, conscient de cette décisive responsabilité vis-à-vis des générations à venir…

Frank PAILLARD,
Les Charbonnières