LE SENTIER – Le vernissage de la dernière oeuvre de l’écrivain Raphaël Aubert «Le Voyage à Paris, un carnet de Pierre Aubert» a eu lieu samedi 2 décembre dernier à la Médiathèque du Sentier en présence de l’auteur, qui a profité de sa venue sur ses terres natales pour faire un petit pèlerinage du souvenir.
Dans Le voyage à Paris, Raphaël présente un carnet de croquis de Pierre, son père illustre graveur et dessinateur combier, comme celui-ci en avait toujours en poche quand il sortait de chez lui. Ce carnet-là avait de l’importance aux yeux de Pierre puisqu’il le montrait très volontiers aux amis et aux connaissances de passage… et le laissait feuilleter par son fils. Il est composé de vingt dessins de Pierre, non datés, sauf le premier qui est du 29 novembre 1968 et le dernier qui est du 2 décembre 1968: Quatorze dessins sont consacrés au voyage proprement dit, de Vallorbe à Paris, et six à des lieux parisiens familiers et aimés de l’artiste.
Le texte de Raphaël est suivi d’un texte lumineux de Philippe Kaenel intitulé Kaléidoscope sans fin que précède la reproduction du support et des vingt dessins, qui sont tous des oeuvres de Pierre. Car le carnet même est de Pierre. Il ne provient pas du commerce: l’artiste l’a assemblé lui-même, sous la forme d’un dépliant, d’un leporello, avec sa reliure. Pierre se rend plusieurs fois à Paris, la première en 1934. A Raphaël il dira que ce qui l’a marqué avant tout, lors de ce voyage, c’est la découverte d’un grand musée, le Louvre. Par la suite, à chacun de ses séjours à Paris, à partir de la fin de la guerre et jusqu’au milieu des années 1980 encore, il ne manquera jamais de s’y rendre et d’y passer de longues heures. Non seulement Pierre aime des lieux parisiens situés à Montparnasse et à Saint Germain-des-Prés, mais aussi les heures passées dans le train qui le conduit à Paris…
Les dessins du carnet reproduits dans le livre sont bien des croquis, spontanés. Pierre dessine en quelques traits rapides, saisit les scènes dans leur immédiateté, avec virtuosité. Ce qu’il aimait avant tout dans cet exercice, c’était la liberté qu’il offrait. C’était l’exercice lui-même. Une forme, encore une fois, d’expression sans contrainte… Et la façon dont Raphaël en parle, savamment, montre bien que Pierre lui a appris à voir…
Fils du graveur Pierre Aubert, Raphaël Aubert est écrivain et journaliste. Il est l’auteur d’une quinzaine d’essais et de romans. Il a reçu en 2017 le Prix de Littérature de l’Etat de Vaud et en 2015, il a été fait Chevalier des Arts et des Lettres par le gouvernement de la République Française.
Francis Richard / Carmen Mora
[…] Article FAVJ du 7 décembre […]