Les articles publiés sous cette rubrique n’engagent pas la rédaction.
Agriculture – M. Johann Schneider-Ammann, froid «céréales-killer!»
Monsieur le Conseiller Fédéral,
L’indépendance de notre cher pays repose sur deux piliers indissociables: l’armée défendant notre territoire et l’agriculture assurant notre subsistance de base.
Alors que M. Parmelin envisage de dépenser 8 milliards pour des avions de combat, que nos producteurs nourriciers de proximité sont déjà en proie à de réelles difficultés (7 suicides en 2016 que pour le canton de Vaud, disparition quasi quotidienne de 2-3 exploitations agricoles, due, entre autres, à la crise du lait), M. Schneider-Ammann emboîte le pas à Doris Leuthard et à son funeste Cassis de Dijon.
En effet, par son projet de politique agricole 2022, il n’hésite pas non plus à brader notre agriculture de proximité et de qualité, soit notre sécurité d’approvisionnement, sur l’autel du libéralisme, en concluant de nouveaux accords de libre-échange abolissant les protections douanières mises en place jusqu’à ce jour.
– Il bafoue de surcroît la volonté de la population suisse qui vient de soutenir, à près de 80%, l’article constitutionnel garantissant notre sécurité alimentaire. Et cela en toute connaissance de cause!
Comme le prédisait en 2009 l’étude prospective du professeur de l’EPFZ, M. Bernard Lehmann (actuellement directeur de… l’OFAG et conseiller direct −cherchez l’erreur!−), en cas de libre-échange, les céréales panifiables suisses disparaissent en 5 ans, ouvrant ainsi largement les portes aux importations massives de farines étrangères (OGM comprises!) pour nous sauver de la famine! Idem pour la viande, le lait, le sucre…
«Brader, c’est bon pour la santé»… de l’économie et de ses actionnaires (industries de la pharma, des machines, de l’agroalimentaire), ainsi que pour le duopole de l’importation-distribution Migros/Coop, aux marges les plus élevées d’Europe (40% et 30%, respectivement)! Mais cela fera-t-il rire nos enfants et petits-enfants? Pas sûr… En tout état de cause, Monsieur Johann Schneider-Ammann, c’est forfaire à votre devoir que de borner votre action à la défense des intérêts d’une poignée de privilégiés, quand la vocation du Conseiller Fédéral est d’oeuvrer pour le bien commun, pour la sauvegarde de notre patrimoine, – et surtout, pour l’indépendance de notre chère Patrie! – Au vu de ce qui précède, Monsieur Johann Schneider-Ammann, qu’attendez-vous pour tirer les conclusions salutaires qui, de toute évidence, s’imposent?
Frank Paillard, Les Charbonnières